L'affaire de Cortaillod prend une tournure politique, des comptes demandés à Elisabeth Baume-Schneider

Après l'émoi suscité vendredi par le déclenchement du plan "Amok" dans l'école primaire des Corneilles à Cortaillod (NE), l'heure est aux questions. En charge de la sécurité de la commune du Littoral, le conseiller communal Christian Mamin se sent un peu dépassé par la situation. Il attend des réponses concrètes des autorités cantonales et fédérales.

"C'est la première fois que ça se passe dans le canton de Neuchâtel. Ça peut arriver dans n'importe quelle autre commune, donc oui, nous avons besoin de l'aide des instances supérieures, des spécialistes", explique-t-il dimanche dans le 19h30 de la RTS.

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Elisabeth Baume-Schneider visée

Les événements de vendredi dépassent largement le cadre communal. Est notamment pointé du doigt le Centre d'accueil fédéral de Boudry, où résidait depuis peu le jeune homme qui a été interpellé vendredi.

Conseillère fédérale en charge du Département de justice et police (DFJP), Elisabeth Baume-Schneider avait visité le centre en avril dernier en vue de rassurer la population locale après l'annonce d'incivilités dans les localités environnantes.

La Jurassienne n'a pas encore réagi officiellement à l'affaire de Cortaillod, mais selon la porte-parole du DFJP Agnès Schenker, "Elisabeth Baume-Schneider suit les travaux du SEM et de fedpol (...) pour que toutes les clarifications nécessaires puissent être faites dans les meilleurs délais."

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"Maintenant, ça suffit!"

Les politiciens neuchâtelois n'ont eux pas hésité à réagir depuis les révélations sur le parcours du jeune Algérien de 25 ans, arrivé de France il y a quatre jours. L'UDC neuchâteloise demande ainsi à Elisabeth Baume-Schneider de prendre ses responsabilités.

"Il faut qu'elle fasse ses preuves, qu'elle ait le courage de prendre des décisions pour la sécurité de la population, pour éviter que des régions comme Boudry et Cortaillod soient toujours sous pression. La population en a marre, donc maintenant, ça suffit!", a réagi le nouveau conseiller national UDC Didier Calame.

Plus modéré, le conseiller aux Etats socialiste Baptiste Hurni a estimé qu'Elisabeth Baume-Schneider, avec les autorités neuchâteloises, a essayé de mettre en place des solutions. "Il y a des choses qui marchent maintenant autour de Boudry. Mais encore une fois, une des solutions pour moi serait d'avoir plus de centres de plus petites tailles. Ce serait mieux pour les requérants et pour les populations locales", déclare-t-il.

L'avenir du Centre fédéral de Boudry et des cinq autres centres fédéraux du pays est entre les mains de la Confédération et des cantons, qui doivent faire le bilan de la réforme de l'asile l'année prochaine.

La sécurité des écoles en question

Interrogée dans le 19h30, la conseillère d'Etat neuchâteloise Crystel Graf, en charge des écoles du canton, est revenue sur les événements de vendredi et notamment sur les cellules psychologiques qui ont été mises en place pour les élèves et les familles.

"Il n'y a pas eu de retour particulier des familles pour avoir un soutien psychologique, mais je pense que le travail va débuter demain avec le retour à l'école. Là, il y aura besoin d'un soutien pour les élèves, mais aussi pour les enseignants et le personnel technique et administratif de l'école", estime la Chaux-de-Fonnière.

>> Voir l'interview de Crystel Graf dans le 19h30 :

La question du renforcement de la sécurité pour les écoles du canton lui a également été posée. "Il y a beaucoup de procédures qui sont mises en place aujourd'hui. Nous constatons que les écoles sont de plus en plus confrontées à des situations critiques, mais l'objectif n'est pas d'avoir une école barricadée. Il s'agit plutôt de réfléchir à comment nous pouvons prévenir ces situations et le cas échéant mettre en place des procédures pour mettre les élèves en sécurité", conclut-elle.

Samedi dans Forum, le conseiller d'Etat en charge de la Justice Alain Ribaux avait lui indiqué que les ministres cantonaux chargés de la sécurité devaient se réunir lundi pour faire le point sur les mesures de sécurité en lien avec la procédure "Amok".

"On ne va pas mettre des grillages autour des écoles. On est dans un canton sûr avec des interventions de la police qui peuvent être très rapides et rien ne dit qu'il y aura d'autres problèmes de ce type prochainement", a aussi déclaré Alain Ribaux. "Lundi, on pourra aller tranquillement dans les écoles."

>> L'interview d'Alain Ribaux dans Forum :

KEYSTONE - CYRIL ZINGARO

Sujet et interview TV: Fanny Moille et Jennifer Covo

Adaptation web: Jérémie Favre