Des rocades de services marquantes au sein du Conseil d'Etat neuchâtelois

Après l'élection le 26 novembre du socialiste Frédéric Mairy pour succéder à Laurent Kurth, le nouveau venu a hérité d'un département qui englobe désormais la Santé, les Régions et les Sports. La conseillère d'Etat PLR Crystel Graf dirigera, elle, un département qui comprend la Formation, les Finances et la Digitalisation.

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Majoritaire au gouvernement depuis 2021, le PLR a donc profité du départ de Laurent Kurth pour reprendre le dossier stratégique des finances et de la fiscalité, qui était aux mains des socialistes depuis 2005. Il faut aussi dire que ce dicastère qui regroupait finances et santé soulevait des critiques dans un canton où ces deux domaines sont particulièrement exposés.

Pas de gros changements attendus

Ce changement semble logique et ne surprend personne, y compris à gauche. Le président du PS neuchâtelois Romain Dubois voit dans cette opération un moyen pour le PLR d'affirmer sa majorité.

Pour le président du POP Julien Gressot, ce changement a au moins le mérite d'apporter de la clarté dans la conduite des finances. "On n'a jamais trouvé Laurent Kurth très à gauche sur ce dossier", fustige-t-il. Même son de cloche chez les Vert-e-s, dont le co-président Yves Pessina ne s'attend pas à de gros changements d'orientation avec Crystel Graf aux manettes, en particulier à une année des prochaines élections cantonales.

Attaques ad personam contre Crystel Graf

L'élue PLR aura donc l'occasion de se démarquer sur ce dossier et sera également particulièrement exposée aux critiques de la gauche. Par ailleurs, certains députés ne cachent pas leurs réserves sur la capacité de Crystel Graf de porter un tel département avec sa jeune expérience politique.

À droite, le président du PLR neuchâtelois Fabio Bongiovanni balaie cette critique, rappelant que lui-même avait 27 ans lorsqu'il a dû reprendre les finances à l'exécutif de la Ville de Neuchâtel. "Si je m'en suis bien sorti, elle saura relever le défi sans problème!", proclame-t-il. Il salue aussi un "rééquilibrage" au sein du gouvernement, tout en soulignant que les chefs et cheffes de département ne décident pas de tout.

L'UDC neuchâteloise se satisfait aussi de cette rocade, mais son président Niels Rosselet-Christ attend de voir comment la Chaux-de-Fonnière gérera ce département qu'il qualifie de "mammouth".

Romain Bardet/jop