Cette disposition avait été décidée pour notamment éviter l'omniprésence d'élus des villes. Mais les autorités vallonières proposent un compromis. Elles souhaitent que maximum deux membres d'un même exécutif communal puissent siéger au Parlement cantonal. Selon elles, cela permettrait de corriger le tir, car elles constatent que les défis auxquels les communes font face semblent parfois oubliés ou mal compris par les députés.
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"Les députés sont élus pour représenter le canton, mais leurs décisions ont un impact sur les communes et cet impact n'est pas toujours bien envisagé ou bien prévu par les députés", estime Benoît Simon-Vermot, membre de l'exécutif de Val-de-Travers, dans La Matinale de lundi.
Et d'ajouter: "Avec le recul, on se rend compte que cette différence avec les législatures précédentes découle peut-être d'un manque de connaissances exécutives au sein du Grand Conseil, qui a été très largement renouvelé en 2021, avec de nouvelles personnes qui ont peut-être moins d'expérience politique."
"Trop tôt" pour changer
Mais pas sûr que les députés acceptent de revenir si rapidement sur leur décision. La PLR Béatrice Haeny, qui avait soutenu le changement de règle à l'époque, estime qu'il est trop tôt pour changer. "Pour moi, c'est trop tôt pour tirer un bilan. Les institutions, ce n'est pas un jeu dans lequel on change les règles en fonction de ce qui nous plaît ou nous déplaît selon le résultat", explique-t-elle.
Même si elle comprend quand même cette envie de Val-de-Travers: "C'est vrai que les compétences des conseillers communaux nous manquent parfois dans certaines discussions. Mais c'est aussi aux députés d'avoir des contacts réguliers avec les conseillers communaux pour pouvoir relayer ces informations-là."
En parallèle à son projet de loi, la commune de Val-de-Travers a également déposé une motion qui vise à formaliser les relations entre le Grand Conseil et les communes.
Romain Bardet/juma