Dans les écoles neuchâteloises, enseignants et enseignantes participent à des formations qu’ils espèrent ne jamais devoir appliquer. La procédure AMOK, transmise aux professionnels des écoles depuis 2016, vise à former le personnel scolaire à réagir efficacement en cas d’intrusion armée.
Pour Evan Métral, professeur au conservatoire de musique neuchâtelois, cette sensibilisation est essentielle: "Je pense que c’est nécessaire d’avoir cette formation. On n’est pas à l’abri, on a vu qu’à Cortaillod il s’est passé quelque chose récemment", témoigne-t-il vendredi dans le 19h30.
L'événement auquel il fait référence a marqué les esprits. En décembre dernier, un individu suspect avait été signalé dans le collège de Cortaillod, provoquant un déploiement policier impressionnant. L’alerte s’était finalement soldée par une intervention rapide et efficace, le suspect ayant été appréhendé en dix minutes.
Préparer et rassurer
Ces formations, fruit d'une collaboration entre les écoles et la police, ont un double objectif: transmettre les bonnes pratiques et rassurer le personnel scolaire.
"Les écoles ne sont pas seules dans ce genre de situation. La police est extrêmement outillée pour nous accompagner", assure Nicole Treyvaud, responsable du Centre d’accompagnement et de prévention pour les professionnels des établissements scolaires.
La procédure AMOK ne prévoit pas d’implication directe des élèves, un choix assumé. "Le but est de former les enseignants et le personnel des écoles. Nous avons décidé de ne pas former les élèves, cela pourrait être anxiogène pour eux", explique Pieric Zürcher, sergent-major à l’état-major opérationnel de la police neuchâteloise.
Les enseignants ont aussi un rôle clef dans la détection des comportements inhabituels et pourraient signaler d’éventuels signes avant-coureurs.
Reportage TV: Juliette Jeannet
Adaptation web: ther