Contrôler le style vestimentaire de sa petite amie, inspecter le téléphone de son compagnon, ou encore isoler son partenaire de son groupe d’amis, sont des exemples de violences qui existent au sein des jeunes couples. Ces violences, plus psychologiques que physiques, sont en augmentation, selon une étude de l’Université de Zurich de 2021.
Par ailleurs, une autre étude réalisée en 2018 dans le canton de Neuchâtel a révélé que 60% des jeunes interrogés déclarent avoir vécu des violences au sein de leur couple.
Ces chiffres suscitent la réaction du Canton. En mars, avec le soutien du Service d’Aide aux victimes d’infractions et de l’association Génération sexualité Neuchâtel, il organise des ateliers sur les violences conjugales au sein du lycée Jean-Piaget. Ces sessions, animées par une équipe d’animateurs, permettent aux participants de discuter et d’interagir sur des sujets liés aux relations amoureuses.
Eclairer la diversité des points de vue
Lundi dans La Matinale de la RTS, Gabriela Py, collaboratrice scientifique à l’Office de la politique familiale et de l’égalité du canton, souligne l'importance de cet espace de paroles donné aux étudiants et étudiantes.
Elle constate que ces discussions mettent en lumière la diversité des points de vue concernant les abus: "Il ressort plusieurs visions sur les limites dans une relation, sur ce que l'on aimerait et sur ce que l'on considère comme des comportements abusifs ou pas. Peut-être qu’en théorie, c’est clair, mais dans la pratique il y a des doutes. Nous n’avons pas tous les mêmes avis, les mêmes vécus, ni les mêmes expériences."
L’impact des ateliers
Selon Adèle Mantuano, directrice-adjointe du Lycée Jean Piaget de Neuchâtel, ces ateliers sont bénéfiques à plus d'un titre. Ils permettent aux jeunes participants d'identifier leur propre comportement, s'il est sain ou potentiellement abusif.
"Cela les encourage aussi à communiquer, à partager, à être dans un 'safe place', c'est-à-dire un endroit dans lequel la confidentialité est assurée. Cela construit aussi une dynamique de groupe", explique-t-elle. En cas de besoin, notamment pour les situations qui pourraient être problématiques, la mise en lien est également faite avec un réseau de soutien constitué de personnes de contact à l'extérieur.
Ces ateliers bénéficient du soutien du Bureau fédéral de l’égalité, qui alloue chaque année trois millions de francs à la prévention des violences contre les femmes et au sein des couples, sans distinction d’âge. Le canton envisage d’étendre ce programme aux autres établissements du secondaire II dans les années à venir.
Sujet radio: Barnabé Fournier
Adaptation web: Miroslav Mares