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Le Centre, l'UDC et le PLR s'allient pour l'élection au Conseil d'Etat neuchâtelois

Le canton de Neuchâtel a présenté des comptes provisoires 2020 à l'équilibre, malgré la pandémie. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Vers une large alliance inédite de la droite neuchâteloise pour l'élection au Conseil d'Etat / Le 12h30 / 1 min. / le 3 novembre 2024
Le centre droit et la droite devrait bel et bien partir unis en vue de l'élection au Conseil d'Etat neuchâtelois du 23 mars. Le PLR cantonal a donné son feu vert samedi à une alliance avec l'UDC et le Centre pour une liste à cinq, dont ses deux sortants.

Réunis en assemblée générale à Dombresson, les délégués du PLRN ont pris la décision par 117 voix contre 8 et 3 abstentions. Le parti présentera trois candidats, avec les deux sortants Laurent Favre et Crystel Graf ainsi que le néophyte Quentin Di Meo, âgé de 31 ans et venant de St-Sulpice, président du groupe PLR au Grand Conseil.

Le centre droit et la droite veulent ainsi contrer l'union annoncée de l'ensemble de la gauche le printemps prochain. Les trois candidats PLR devraient figurer sur une liste à cinq, sous réserve de l'approbation par l'assemblée générale de l'UDC de mercredi de la candidature du conseiller communal à La Chaux-de-Fonds Thierry Brechbühler.

Pour le Centre Neuchâtel, la députée au Grand Conseil et conseillère générale à La Chaux-de-Fonds Manon Freitag, née en 1991, complètera l'alliance. Les annonces ont été également effectuées samedi, respectivement via la direction de l'UDC Neuchâtel et un communiqué du Centre Neuchâtel signé de son président Jonathan Marty.

Eviter une rupture

L'idée de l'alliance vise à éviter une rupture dans la politique du Conseil d'Etat, où le PLR compte une majorité de trois sièges, ont relevé en substance le président du PLRN Francis Krähenbühl ainsi que Laurent Favre et Crystel Graf. Il s'agit notamment de travailler "en bonne intelligence et cohérence", a souligné cette dernière.

Interrogé dimanche dans l'émission Forum de la RTS, Francis Krähenbühl a aussi ajouté qu'il était "temps de tirer un trait sur les tensions passées, sur les différends qui ont pu avoir lieu ces dernières années", notamment avec l'UDC. "Ces différends n'étaient pas finalement fondamentaux. Ils ne remettent pas en question l'ensemble de la politique des trois partis. Et je pense que les électeurs des trois partis vont arriver à voir que la priorité, c'est d'essayer de renouveler ou de reconduire une majorité de droite ou de centre droite au Conseil d'Etat."

"Sur certains points, on se retrouve jeudi avec l'UDC et avec le Centre, notamment sur les notions de fiscalité, de sécurité, d'emploi, de formation", a-t-il aussi estimé.

>> L'interview de Francis Krähenbühl dans Forum :

La droite s'allie pour les élections cantonales à Neuchâtel: interview de Francis Krähenbühl
La droite s'allie pour les élections cantonales à Neuchâtel: interview de Francis Krähenbühl / Forum / 4 min. / le 3 novembre 2024

Contrepoids à l'alliance de gauche

L'alliance constituera un "contrepoids" à une alliance de gauche "qui marche bien", a aussi dit Laurent Favre, pour qui il faudra défendre des convictions au sens large. "Il n'est pas question de fusion", a indiqué l'élu venant à la base du Val-de-Travers. Francis Krähenbühl a parlé encore de personnalités "collégiales et constructives".

L'objectif sera aussi de poursuivre les efforts d'un canton qui est notamment "sorti de l'ornière fiscale" récemment, a insisté Quentin Di Meo. Au-delà, pour le PLR, l'enjeu consiste à maintenir une dynamique malgré le départ de la locomotive Alain Ribaux, 62 ans, qui ne briguera pas de quatrième mandat.

Deux blocs

Tous les intervenants ont salué une pratique de l'alliance du centre droit et de la droite qui a bien fonctionné ces dernières années dans les cantons de Fribourg, Vaud et Genève. A noter enfin que les Vert'libéraux n'ont pas souhaité y participer en raison de la présence de l'UDC.

Jusqu'à présent, le PLR ne s'était pas apparenté à l'UDC dans le canton de Neuchâtel. Ses deux conseillers d'Etat sortants Laurent Favre et Crystel Graf ont décidé de se représenter, mais sans alliance, le parti avait peu de chances de conserver la majorité du gouvernement, selon les observateurs.

Deux blocs vont donc s'affronter à l'occasion de l'élection au Conseil d'Etat du 23 mars prochain, avec un probable deuxième tour agendé le 13 avril. En effet, la gauche a déjà avalisé le principe d'un ticket commun, sur lequel vont figurer deux PS, deux Vert-e-s et un POP.

Les deux conseillers d'Etat PS Florence Nater et Frédéric Mairy sont candidats à une réélection. Les Vert-e-s désigneront leurs candidats le 16 novembre. La conseillère aux Etats Céline Vara est candidate à la candidature, tout comme la députée et ex-présidente du parti, Christine Ammann Tschopp et le consultant culturel Cyril Tissot.

L'assemblée du POP, qui aurait dû se tenir le 26 octobre pour désigner un candidat, a été repoussée à une date ultérieure.

furr avec ats

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