Une plaque commémorative pour célébrer les actions de Marcel Junod, médecin précurseur de l’action humanitaire, a été inaugurée mardi devant la maison où il a passé son enfance à Chézard-St-Martin (NE).
Diplômé de médecine à Genève avec une spécialisation en chirurgie, il est recruté en 1935 par le CICR pour une mission en Ethiopie, au moment où Mussolini envahit le pays. Pendant 10 ans, il sera de toutes les guerres: en Espagne en 1936, puis en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Télégramme dramatique en provenance d’Hiroshima
Mais c'est sa mission au Japon qui le marquera le plus: il débarque à Tokyo en août 1945 et reçoit quelques jours plus tard un télégramme dramatique en provenance d’Hiroshima: "Situation épouvantable. Ville rasée à 80%. Hôpitaux détruits. De nombreuses victimes semblant en voie de guérison connaissent soudain une issue fatale due à la décomposition de leurs globules blancs et à d'autres lésions internes. Ils meurent en grand nombre", indique entre autres le texte.
Il arrive sur place trois semaines après l'explosion de la bombe atomique, avec 15 tonnes de matériel médical et du plasma sanguin. Il est le premier médecin étranger à porter secours aux survivants.
Une vision particulière de l’événement et de son importance
"Il ne s’est pas tellement occupé de la répartition du matériel qu’il avait apporté. Il s’est mis à soigner les gens, parce que c’était un médecin dans l’âme", a témoigné son fils Benoît Junod dans le 19h30 de la RTS. "Je crois que son double rôle de délégué du CICR et de médecin lui a donné une vision particulière de l’événement et de son importance", complète-t-il.
Le Japon n'a pas oublié sa contribution au soulagement des victimes de la bombe. A Hiroshima, une stèle honore sa mémoire dans le parc de la Paix. Une cérémonie y est organisée chaque année. En 2010, un dessin animé japonais a même été créé pour raconter son histoire.
"La grande contribution de Monsieur Junod lors de cette catastrophe est très connue et son histoire est enseignée dans les écoles d’Hiroshima. On parle de ce Suisse qui a beaucoup aidé dans ces moments difficiles", confirme l'ambassadeur du Japon Yoshinori Fujiyama.
Celui qui est aussi le fondateur du département d’anesthésie à l'hôpital de Genève décèdera en 1961, au travail.
Sujet TV: Léa Jelmini
Adaptation web: Vincent Cherpillod