Deux ans après, Neuchâtel tire un bilan mitigé de son application de l'Assemblée citoyenne

Neuchâtel veut "améliorer la vie locale et la cohésion sociale" avec des assemblées citoyennes. [CC-BY-SA - Stefanbucher95]
Bilan mitigé deux ans après le lancement des assemblées citoyennes à Neuchâtel / La Matinale / 2 min. / le 27 décembre 2024
Depuis deux ans, Neuchâtel organise des assemblées citoyennes pour permettre à la population d'intervenir dans la politique locale. Mais leur bilan semble mitigé: la Ville s'est retrouvée quelque peu submergée et la grogne se fait parfois sentir du côté de celles et ceux qui attendent des réponses.

Améliorer le mobilier urbain, végétaliser une cour d'école ou revoir le plan de mobilité d'un quartier... Les Neuchâteloises et les Neuchâtelois, majeurs ou mineurs, de nationalité suisse ou non, peuvent participer à ces assemblées démocratiques deux fois par année.

Ils y déposent leurs projets sous la forme de mandats, que la Ville s'est engagée à étudier et à y répondre dans les six mois. Mais ce que cette dernière n'avait pas prévu, c'est qu'elle croulerait sous ces mandats: 86 à ce stade. Par ailleurs, outre les mandats, les citoyens peuvent déposer des projets qui, une fois acceptés par l'assemblée, permettent de débloquer un certain budget.

Vers un changement de pratique

"Nos services ont été débordés par toutes ces demandes", concède Jonathan Gretillat, conseiller communal en charge des Finances et des Affaires sociales. "Certaines demandaient des réponses simples, d'autres des examens approfondis, plus larges, s'inscrivant dans des politiques publiques plus vastes."

Dans ces circonstances, la Ville a parfois mis presque deux ans à répondre, le temps de produire un long rapport de plusieurs dizaines de pages. Un long silence qui a suscité le mécontentement des participants.

Neuchâtel revoit donc sa façon de communiquer: "On a pu se rendre compte que le principal, c'était d'apporter une réponse même simple pour dire dans quelle direction on envisageait d'aller, ou pourquoi on n'envisageait pas d'aller dans la direction proposée", explique la Ville.

"Vaste laboratoire"

Mais face à ces longueurs administratives, certaines personnes se sont démotivées et les Assemblées sont moins fréquentées. "Il y a de moins en moins de monde, à ce que j'ai vu", confirme Carol, une participante qui a vu l'un de ses projets retoqués pour des raisons de faisabilité. J'ai perdu beaucoup de temps, tout comme les fonctionnaires."

Malgré ce revers, la Neuchâteloise affirme qu'elle continuera de participer aux assemblées citoyennes, tandis que de son côté, la Ville promet des améliorations de cet outil qui est encore un "vaste laboratoire".

Deborah Sohlbank/jop

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À Vernier, près de cinq ans d'expérimentation

Présentées comme une avancée démocratique, les assemblées citoyennes n'en sont pas moins un outil complexe, qu'il s'agit pour la population et les autorités de s'approprier.

Cela prend du temps, a constaté Florian Kettenacker, chef du service de la cohésion sociale pour la Ville de Vernier (GE), qui a implémenté la participation citoyenne en 2019. Selon lui, cet outil reste toutefois très stimulant pour la démocratie.

>> Ecouter aussi l'interview de Florian Kettenacker dans La Matinale :

Le portail du Conseil des habitants et habitantes de Vernier. [Vernier]Vernier
Assemblées citoyennes: un outil stimulant pour la démocratie, selon Florian Kettenacker / La Matinale / 1 min. / le 26 décembre 2024