La part de personnes actives se sentant émotionnellement épuisées se monte en Suisse à 30,3%, dépassant pour la première fois depuis 2014 la barre des 30%. Les conséquences sont "néfastes" tant pour l'employé que l'employeur, a rappelé lundi la conseillère d'Etat en charge de l'Emploi Florence Nater. Le stress professionnel - faisant référence notamment au mobbing, au harcèlement ou au burn-out - coûte 6,5 milliards de francs par an à l'économie, a-t-elle ajouté.
"Ces problèmes sont difficiles à identifier et ne sont pas nécessairement visibles. Les personnes n'ont pas toujours conscience de ce qui se passe pour elles. Et on ne fait pas toujours un lien avec les conditions de travail", a précisé Florence Nater dans le 12h30.
Responsabiliser les employeurs
Le canton veut responsabiliser les employeurs et leur rappeler leur devoir de protection. "Car les risques peuvent être liés à une surcharge répétée de travail qui peut être source d'un épuisement professionnel, à la manière d'organiser le travail, à la gouvernance ou encore aux relations interpersonnelles", a poursuivi la conseillère d'Etat en charge de l'emploi.
L'employeur doit fixer un cadre de travail où aucun comportement irrespectueux n'est toléré, développer une culture managériale intégrant la gestion de ces risques et désigner une personne de confiance interne et externe. "Cette dernière mesure est une priorité", a précisé Fabienne Cosandier, cheffe de l’office des relations et des conditions de travail.
Idéogrammes de bande dessinée
Les personnes vivant une problématique psychosociale ont besoin dans un premier temps d'être écoutées, entendues et conseillées. La personne de confiance doit garantir la confidentialité des échanges et être hiérarchiquement indépendante de l'employeur. Si une personne en souffrance ne peut pas faire appel au sein de son entreprise, le service de l'emploi peut être contacté.
"Il y a un enjeu important dans cette campagne pour libérer cette parole dans une perspective de prévention", a encore souligné Florence Nater.
Le concept s'appuie sur les idéogrammes de bande dessinée représentant les diverses émotions que traversent les personnes vivant une situation difficile au travail. Ces idéogrammes s'apposent sur dix portraits, représentatifs d'un panel de personnes.
La campagne, qui va coûter 55'000 francs, se déploie sur deux périodes, de lundi et au 29 avril et du 22 octobre au 2 novembre. Le dispositif est multicanal avec un affichage traditionnel, des spots radio, des écrans dans les transports publics et des publicités sur les réseaux sociaux.
fgn avec ats