Neuchâtel pourrait résilier la convention pour le centre fédéral d'accueil de Boudry

Le canton de Neuchâtel pourrait résilier de manière anticipée la convention qui le relie avec la Confédération en lien avec le centre fédéral d'accueil (CFA) des requérants à Boudry (NE). Une amélioration est nécessaire, selon le Conseil d'Etat.

"Nous avons fait part au Conseil fédéral de notre grande préoccupation concernant le centre de Boudry. Nous attendons des mesures supplémentaires pour améliorer la qualité de vie de la population et celle des requérants", a déclaré mercredi Florence Nater, conseillère d'Etat en charge de la cohésion sociale, en réponse à une question du député UDC Evan Finger.

"Nous avons évoqué le fait que le canton envisage de ne pas reconduire l'accord au-delà de 2033 et que la question d'y mettre un terme de manière anticipée est envisagée, en l'absence d'une amélioration significative", a ajouté Florence Nater. La conseillère d'Etat a précisé que le canton souhaiterait néanmoins éviter cela.

Le site de Boudry est le plus gros de Suisse romande. Le canton aimerait que la capacité de 480 places soit revue à la baisse et que cette tâche soit répartie avec d'autres cantons. Le Conseil d'Etat aimerait aussi que la répartition des requérants se fasse différemment et que la petite minorité de personnes à problèmes soit mieux encadrée.

"Pas une affaire neuchâteloise, mais une affaire du pays"

Interrogée dans l'émission Forum, la conseillère d'Etat en charge de la cohésion sociale Florence Nater a rappelé que la situation à Boudry "n'était pas une affaire neuchâteloise mais une affaire du pays", tout en relevant que la priorité pour le Conseil d'Etat est la cohabitation entre des habitants du centre et une population locale "à bout".

Concernant les mesures à prendre, "il est clair dans un premier temps que tout ce qui a été déployé en termes de sécurité doit être consolidé. Mais la vraie question réside dans le partage et la réduction de la capacité du centre fédéral", a encore déclaré Florence Nater.

"En 2023, plus de 7000 personnes ont transité par le centre fédéral de Boudry, soit plus que la population locale. C'est un élément à prendre vraiment en considération. De plus, l'expérience montre que pour accompagner des personnes qui arrivent avec un parcours traumatique avoir une taille de centre plus petite permet de mieux accompagner et de mieux identifier les personnes qui auraient des difficultés particulières. On perdrait peut-être en efficience administrative mais on gagnerait en acceptation et en cohabitation", conclut-elle.