Les personnes discriminées sont "en état d'alerte permanent et n'ont souvent pas de lieux où elles se sentent en sécurité. L'enquête montre le besoin d'une réflexion au niveau des politiques publiques", a déclaré mercredi Florence Nater, conseillère d'Etat, en charge de la cohésion sociale.
Le questionnaire a généré 371 réponses valides, avec "une bonne représentativité par âges et par régions géographiques", a ajouté Thomas Perret, co-chef de l'Office de la politique familiale et de l'égalité (OPFE). La majorité des personnes concernées ont vécu plusieurs formes de discriminations, qui vont par exemple des blagues, au mobbing, jusqu'à la violence physique.
Trois mesures prioritaires
Après analyse de l'enquête, le canton a identifié trois mesures prioritaires. Il veut "formaliser la politique publique dans ce domaine", a expliqué Florence Nater.
Le gouvernement a désigné l'OPFE comme service ressource et interlocuteur privilégié à l'interne et à l'externe, avec un poste de 0,5 EPT supplémentaire. "L'office a développé une expertise et des connaissances qui peuvent être utiles par exemple à la police, à l'enseignement ou à la santé", a ajouté la conseillère d'Etat.
Le gouvernement veut renforcer la sensibilisation et la prévention. Une campagne tous publics, comme l'a fait le canton du Valais, pourrait être lancée. Les professionnels des clubs sportifs ou des centres de loisirs seront notamment sensibilisés.
Soutien en vue d'un accompagnement
Le canton veut aussi soutenir de façon ciblée les partenaires privés en offrant un accompagnement des personnes concernées ou de leurs proches. Au total, un budget annuel de 50'000 francs sera alloué dès 2025 pour les campagnes de prévention et les prestations ciblées. Ce montant pourrait être renforcé par des fonds de la Confédération, selon les projets.
Ces mesures répondent à un postulat interpartis de novembre 2021 qui demandait à l’Office de la politique familiale et de l’égalité (OPFE) d'établir un état des lieux de la situation et des besoins des personnes LGBTIQ (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes et queer) dans le canton. L'étude devait se faire sous l’angle de la protection contre les discriminations et les violences.
ats/miro