Sami Hafsi: "Les polices n'ont pas toujours su lutter contre la cybercriminalité"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Sami Hafsi, commandant de la police cantonale de Neuchâtel
L'invité de La Matinale (vidéo) - Sami Hafsi, commandant de la police cantonale de Neuchâtel / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 12 min. / le 4 septembre 2024
Le nouveau commandant de la police cantonale neuchâteloise Sami Hafsi rappelle mercredi dans La Matinale que les arnaques en ligne ont pris de l'ampleur. Pour lutter contre ce phénomène, les forces de l'ordre développent de nouvelles méthodes et "un esprit start-up".

Sami Hafsi dirige la police cantonale neuchâteloise depuis le début de l'année. Le successeur de Pascal Lüthi fait le point dans La Matinale sur les défis sécuritaires dans le canton de l'Arc jurassien. A la frontière avec la France, les montagnes neuchâteloises ont subi récemment une série d'attaques à l'explosif contre des bancomats. Région horlogère qui attise des convoitises, elle a aussi connu des vols, braquages et même des prises d'otages ces dernières années.

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Sami Hafsi rappelle toutefois dans La Matinale que les escroqueries en ligne ont détrôné les cambriolages. La police cantonale en a même fait sa priorité numéro un.

Qui sont ces malfrats? "On a à boire et à manger", indique l'ancien chef de la Police judiciaire neuchâteloise. "Il peut s'agir d'habitants de la région qui décident de mettre de fausses annonces pour acquérir des biens ou des bandes internationales", illustre-t-il.

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Un esprit "start-up" à la police

Pour la police, cette nouvelle donne requiert de s'adapter. Elle dispose d'ailleurs depuis l'année passée d'une brigade dédiée aux délits 2.0. Le citoyen lésé par des cyberescrocs peut par exemple déposer sa plainte en ligne dans certains cas "pour éviter de perdre du temps au guichet".

Toutes les plaintes sont enregistrées. Cependant, la police évalue les chances de succès pour déterminer si elle va ou non dépenser de l'énergie dans le cas.

Face à ce fléau, certaines méthodes policières doivent être expérimentées, quitte à commettre des erreurs et "à se remettre en question pour arriver à quelque chose qui fonctionne", souligne Sami Hafsi. "Les polices n'ont pas toujours su lutter contre la cybercriminalité. Nous développons un savoir-faire intéressant. Cela passe par un esprit start-up pour innover et apprendre", déclare le quadragénaire.

Des gens se feront toujours avoir

Sami Hafsi, commandant de la police cantonale neuchâteloise

Il y aura toujours des victimes

Les gardiens de l'ordre suivent trois axes dans leur lutte contre les cybercriminels: la perturbation des auteurs, la répression et la prévention du public.

Les agents procèdent à des interpellations et la prévention semble porter ses fruits, selon le commandant de la police cantonale neuchâteloise.

Sami Hafsi avertit toutefois que cette criminalité ne va pas disparaître malgré les efforts pour la contrecarrer: "Vu le nombre de personnes concernées par ces affaires, des gens se feront toujours avoir. On ne peut pas les blâmer. C'est par exemple parfois très difficile de distinguer un vrai policier d'un faux policier."

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Texte web: Antoine Michel

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