Le collectif de paysans, appelé Les Hirondelles, souhaite développer sur place un projet d'expérimentation agricole, a-t-il indiqué dans un communiqué. Il explique que son action est soutenue par le mouvement les Grondements des Terres.
Les bâtiments et parcelles concernées appartiennent à la fondation Addiction Neuchâtel, qui y accueillait des personnes en situation d'addiction, en proposant logement et ateliers d’insertion, dont du maraîchage et de la culture de fruits et petits fruits, jusqu’en 2017. "Depuis lors, le site de Pontareuse est laissé à l'abandon, malgré les appels à projets", a ajouté le collectif.
Ferme vide durant quatre ans
"Les fermes vides ne courent pas les campagnes, et celles à remettre sont hors de prix. Ayant appris que Pontareuse allait rester vide encore quatre ans au minimum - le temps que l’État de Neuchâtel y installe un projet en cours d'élaboration - les jeunes paysans ont donc sauté sur l’opportunité", a expliqué le groupement.
Pour un membre du collectif, la méthode de l'occupation est "légitime" car "sans mettre personne dehors, nous pourrons prendre soin de bâtiments agricoles vides et de terres fertiles non exploitées, tout en créant un espace d'expérimentations et de partages".
"On a choisi ce mode d'action, qu'on sait illégal, juste pour ouvrir le débat, poser la question, parce qu'on sait qu'on ne sera pas entendu si on ne va pas mettre le pied dans la porte", explique l'un des membres au 19h30.
Privilégier le dialogue avec les propriétaires
Le collectif a envoyé un dossier complet - accompagné d'une lettre de motivation et d'un contrat de prêt à usage - au conseil de fondation d'Addiction Neuchâtel. Les Hirondelles sont prêtes à s'y installer pour de bon et espèrent que les propriétaires partageront leur vision.
La fondation se dit ouverte à la discussion, mais pas sous la contrainte. "Le coup de force ne peut pas être le lieu de la négociation. On n'est pas en train de négocier dans le fond, parce qu'ils sont allés sur le champ de l'illégalité. Par contre, on pourrait prendre en considération un retrait du collectif, pour ensuite pouvoir construire ensemble quelque chose, sur des bases plus conventionnelles", rétorque Anne Bramaud du Boucheron, présidente de la fondation Addiction Neuchâtel, à la RTS.
ats/jfe