"Les déflagrations ont provoqué d’importants dommages à l’installation et au bâtiment. Lors de l’explosion, une patrouille de police se trouvant à proximité s’est immédiatement rendue sur place et a mis en fuite les auteurs", a indiqué la police neuchâteloise.
"Grosse détonation"
Les malfrats ont quitté les lieux à bord d'une VW Golf noire avec un butin indéterminé. La police a fait état d'une course-poursuite en ville avant de les perdre de vue. D’importantes opérations de recherches ont été déployées dans le secteur concerné.
Sur la radio RTN, un témoin a déclaré: "J’ai entendu une grosse détonation qui m’a réveillé. Je me suis penché par la fenêtre et j’ai pu voir deux autres détonations assez violentes". Selon le Loclois, les malfrats étaient encore dans La Poste lorsque les policiers sont arrivés.
Des témoins interrogés par la RTS ont dit que trois explosions avaient retenti en moins de cinq minutes.
Appel à témoin et Fedpol engagé
La police a précisé que cette affaire relève de la compétence fédérale, en raison de l'usage d'explosifs. Les premiers actes d’enquête urgents ont été menés par la police, l’instruction sera reprise par le Ministère public de la Confédération avec la collaboration de fedpol pour l’enquête.
Sur place, une équipe de spécialistes NEDEX (Neutralisation Enlèvement Destruction des Explosifs) est intervenue pour sécuriser les lieux, de même que le FOR (Institut forensique de Zurich).
Plusieurs attaques similaires dans la région
Après l'attaque à l'explosif d'un bancomat à La Brévine (NE) il y a dix jours, la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) avait annoncé qu'elle mettait hors-service des distributeurs proches de la frontière avec la France, à savoir ceux situés aux Verrières, aux Ponts-de-Martels, à Couvet ainsi qu'aux Eplatures Est et à La Chaux-de-Fonds.
La Banque cantonale jurassienne avait pris le même type de mesures, après de récentes attaques à l'explosif au Noirmont, à Alle et à Porrentruy. En mai, au moins sept bancomats ont été forcés en Suisse. Le mois de juin suit la même tendance. Avant celle du Locle, une attaque à l'explosif s'est produite dans la nuit de samedi à dimanche à Laufon (BL).
>> Sur le sujet, lire : Après un casse à l'explosif raté à La Brévine, la BCN ferme ses bancomats à la frontière
"La population subit les conséquences de ces attaques"
Interrogé dans le 19h30, le conseiller d'Etat neuchâtelois Alain Ribaux a relevé qu'un "palier avait été franchi" avec le 19e bancomat attaqué. "On est dans une situation délicate et il s'agit de prendre des mesures désormais. Il est évidemment impossible de bloquer tous les postes frontière en permanence mais d'autres mesures sont envisageables, comme remplacer les bancomats d'ancienne génération par des nouveaux qui maculent les billets de peinture en cas d'attaque. Les emplacements de certains distributeurs doivent également être revus."
Dans le canton de Neuchâtel, la Raiffeisen et la Banque cantonale ont drastiquement diminué le nombre de bancomats en vue d'une analyse. "La population subit les conséquences de ces attaques et c'est bien triste", conclut Alain Ribaux.
juma avec ats
Que faire pour stopper la série noire?
Invitée jeudi de l'émission Forum pour réagir à l'attaque du Locle, Imane Rekkas, porte-parole de l'Office fédéral de police (Fedpol), explique qu'il existe différents modes opératoires selon les réseaux criminels.
"En Suisse, quatre groupes sont principalement actifs. Les réseaux roumains et néerlandais, qui ont comme spécificité les attaques à l'explosif, les réseaux français, qui font plutôt des attaques au gaz, et enfin les réseaux albanophones, qui privilégient des attaques au lasso, c'est-à-dire en extrayant directement le bancomat", analyse-t-elle.
Questionnée pour savoir pourquoi la Suisse était une cible privilégiée, la porte-parole souligne la position géographique du pays, au coeur de l'Europe, qui facilite "le déplacement des groupes criminels transfrontaliers actifs".
Enfin, pour tenter de stopper cette série noire, Imane Rekkas prône une meilleure coopération avec les banques, les entreprises qui fabriquent les distributeurs et un meilleur échange d'informations policières au niveau national et international. "On essaie aussi de sensibiliser en encourageant le retrait des distributeurs de billets isolés et la réduction des fonds dans les distributeurs pour les rendre moins attractifs", conclut-elle.