En octobre dernier, la même salle d'audience du tribunal criminel de La Chaux-de-Fonds avait accueilli le premier acte de cette escalade de violence inouïe entre deux bandes de jeunes de l’Arc jurassien.
Sept Chaux-de-Fonniers avaient été reconnus coupables d’avoir enlevé en mars 2021 un jeune Biennois et de l’avoir roué de coups, alors qu'il était nu dans la neige. Le principal accusé avait été condamné à deux ans et demi de prison ferme.
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Par vengeance
Ce second procès qui a débuté lundi dans la métropole horlogère concerne les représailles à ce premier événement. Des faits qui ont eu lieu trois semaines plus tard, en avril 2021.
Quatre prévenus âgés de 18 à 20 ans au moment des faits, tous issus de la région de Bienne, sont notamment accusés de séquestration, enlèvement et lésions corporelles.
Le récit de leur vengeance est tout aussi violent. Alors qu'ils débarquent dans la métropole horlogère, ils tirent avec un mortier en direction d'une voiture dans laquelle se trouvent des membres de la bande rivale, puis avec un pistolet d’alarme dans un bus en service. Heureusement sans faire de victimes.
Après une bagarre, les Biennois capturent à leur tour un Chaux-de-Fonnier, le rouant de coups et le jetant ensuite dans le coffre d’une voiture. Après avoir été tabassé, le malheureux est relâché. Blessé, il est retrouvé plusieurs heures après aux abords de Douanne (BE), sur la rive nord du lac de Bienne.
Cette affaire s’inscrit dans le cadre d’un véritable conflit qui a duré deux ans. Le point de non-retour a été franchi en septembre 2021 à Lausanne. Un jeune Loclois de 20 ans s'est fait poignarder et est décédé au Flon.
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Première matinée d'audience
S'ils reconnaissent une partie des faits qui leur sont reprochés, les accusés nient par contre avoir frappé leur victime. Lors de cette première matinée d'audience, plusieurs de leurs proches se sont succédé à la barre pour témoigner en leur faveur.
La procureure a insisté sur l'extrême violence des faits, ainsi que l'omerta qui règne dans ces bandes. Ces jeunes ont fait corps pour se venger. Un signal fort doit être envoyé à la population, a-t-elle notamment dit.
En début d'après-midi, la procureure a requis des peines allant jusqu’à quatre ans et neuf mois de peine privative de liberté.
Ces jeunes Biennois sont aussi jugés pour d'autres actes. Deux des accusés n'ont pas la nationalité Suisse et risquent donc le renvoi.
Sujet radio: Romain Bardet
Sujet TV: Elodie Botteron et Jan Haesler
Adaptation web: fgn