L’achat de cette vigne située au Landeron remonte au mois d’octobre 2011. Mais pour acquérir cette parcelle, Thierry Grosjean a dû obtenir une autorisation du Service de l'agriculture. Problème: ce service est sous les ordres du Département de l’économie, un dicastère dirigé par Thierry Grosjean lui-même. Le chef de ce service, Laurent Lavanchy reconnaît que la situation est «particulière». Mais il affirme qu’il n’a pas été influencé dans sa décision.
Pourtant l’achat d’une vigne est très réglementé. Seul un vigneron en activité peut le faire. Ce qui pas le cas de Thierry Grosjean qui est employé de l’Etat. Le ministre a par conséquent obtenu une dérogation. Un notaire contacté par la RSR se dit «étonné» par le décision du Service de l'agriculture neuchâtelois.
Exceptions
En fait, la loi prévoit certaines dérogations à ce principe. Selon le chef du Service de l’agriculture,Thierry Grosjean avait un «juste motif» à acquérir cette vigne. Et de citer la volonté du ministre d’étendre son domaine agricole. Un désir légitime compte tenu de l’importance historique des Caves du Château d’Auvernier, la société de Thierry Grosjean.
Au delà de ces aspects légaux, ces acquisitions posent une question éthique: un conseiller d'Etat peut-il faire fructifier son entreprise privée alors même qu'il est élu pour un mandat public à plein temps?
"Mélange des genres douteux"
Le président des Verts, Fabien Fivaz, se dit choqué. Il déposera une question au Grand Conseil. Pour le président du Parti socialiste Baptiste Hurni, Thierry Grosjean "ferait mieux de se préoccuper des salariés de la raffinerie de Cressier plutôt que de ses vignes". Le président de l’UDC Yvan Perrin parle quant à lui de «mélange des genres douteux». Même au sein du Parti libéral-radical, certains évoquent une «maladresse».
RSR