Christian Levrat dénonce la menace pesant sur l'industrie suisse

Le président du Parti socialiste suisse (PS) Christian Levrat a dénoncé samedi la "désindustrialisation rampante" touchant la Suisse lors de l'assemblée des délégués de son parti à La Chaux-de-Fonds.

Christian Levrat a défendu une vision d'avenir pour l'industrie. "Les délocalisations ne sont pas une fatalité, le franc fort n'est pas une fatalité, c'est la conséquence de choix politiques et monétaires", a déclaré le président du PS devant les délégués du parti. Il a rappelé à ce sujet l'engagement du PS en faveur d'un taux de change franc/euro proche de la parité en terme de pouvoir d'achat.

Il convient d'amener la Banque nationale suisse (BNS) à pratiquer un taux de change de 1,40 franc pour 1 euro, a-t-il estimé. Il s'est déclaré "perplexe" sur le silence observé à ce sujet par les milieux industriels et touristiques. Un taux de change élevé en faveur du franc suisse renforce la menace de désindustrialisation, a-t-il poursuivi. "Ce processus risque de transformer notre économie diversifiée en monoculture tertiaire".

Pour un taux raisonnable

Le PS continuera dès lors de défendre la fixation par la BNS d'un taux de change plancher raisonnable avec l'euro. Selon le président du PS, le Conseil fédéral doit soutenir une politique industrielle crédible, au lieu de s'en remettre à l'économie pour savoir ce qui est bon pour l'industrie. "Nous voulons entendre (de la part du Conseil fédéral) des propositions relatives à l'investissement dans l'innovation, la recherche et les cleantechs", a-t-il dit.

Par ailleurs, le président du PS a commenté le lancement au sein de son parti d'un grand débat sur la libre circulation, l'asile, les migrations, les sans-papiers. Selon Christian Levrat, la multiplication des abus dans le domaine du bâtiment et du second oeuvre alimente le scepticisme croissant sur la libre circulation des travailleurs. A ce sujet, il a estimé que le PS devait s'atteler à fixer des conditions à l'extension de la libre circulation à la Croatie en 2013.

ats/hend

Publié le 31 mars 2012 à 12:42

Les délégués disent non à la révision de la LAMal

Par 133 voix contre 20, les délégués du PS ont recommandé samedi le rejet de la modification de l'assurance-maladie visant à promouvoir les réseaux de soins. Une proposition de laisser la liberté de vote a été pratiquement ignorée.

Réunis à la Chaux-de-Fonds, les délégués du PS suisse ont également recommandé, à l'unanimité, le rejet de l'initiative populaire "Pour le renforcement des droits populaires dans la politique étrangère". La même unanimité s'est exprimée aussi contre l'initiative "Accéder à la propriété grâce à l'épargne-logement".

Les recommandations du PS ont été adoptées en perspective de la votation fédérale du 17 juin prochain sur les trois objets. Sur la question de l'institution des réseaux de soins, le président du PS Christian Levrat a critiqué les inégalités régionales inhérentes au projet, ainsi que son pilotage par les caisses maladie.