Le Conseil d'Etat neuchâtelois propose au Grand Conseil un contre-projet à l'initiative populaire "Avenir des crêtes: au peuple de décider", lancée par les opposants à l'implantation de multiple sites éoliens. Le contre-projet entend modifier le décret de 1966 - qui protège les crêtes quasi intégralement - en définissant les périmètres des sites pour la construction d'éoliennes. Les promoteurs de l'initiative devraient prendre position dans les prochains jours, selon un membre de Pro Crêtes, la Fédération pour la protection du patrimoine naturel de l'Arc jurassien.
Selon la proposition du Conseil d'Etat, le Grand Conseil se prononcera sur le contenu du plan directeur cantonal, ainsi que sur la coordination avec le décret de 1966. Après le premier débat, les votants trancheront entre le choix du Grand Conseil et l'initiative. Le projet de loi proposé au Grand Conseil se veut ainsi un contre-projet indirect à l'initiative populaire cantonale.
Même force normative du plan d'affectation
En 2005, le Tribunal fédéral avait jugé que le plan d'affectation du Crêt-Meuron, autorisant une série d'éoliennes non loin de la Vue-des-Alpes, était une planification qui avait la même force normative que le plan d'affectation cantonal contenu dans le décret de 1966. Cette décision avait été très vivement critiquée par les opposants qui estimaient que la valeur du paysage avait été complètement ignorée par le TF au profit d'une production minime d'électricité.
Le contre-projet gouvernemental ne change rien, sur le fond, aux intentions officielles actuelles, à savoir l'ouverture de cinq sites comptant au total près de 60 machines, soit Le Crêt-Meuron (7); La Vue-des-Alpes/Le Mont-Perreux (10); La Joux-du-Plâne (4 sur le sol NE + 7 sur le sol BE); La Montagne-de-Buttes (20), Le Mont-de-Boveresse (18).
ap/jzim