Le canton de Neuchâtel propose des mesures destinées à renforcer la sécurité, à augmenter d'un tiers le personnel pénitentiaire et à consolider les infrastructures. L'ensemble des mesures proposées coûtera d'ici 2016 près de 4,3 millions de francs.
Cette somme s'ajoute au crédit complémentaire de 4,5 millions destiné à l'assainissement de la prison de Gorgier, pour laquelle près de 12 millions avaient déjà été attribués. Le Grand Conseil tranchera vraisemblablement à la fin de l'année.
L'évasion de Gorgier, une "expérience pénible" pour Jean Studer
L'évasion en juin 2011 d'"un des plus dangereux détenus de Suisse", condamné pour assassinat et viol, a constitué un choc pour le système pénitentiaire neuchâtelois. "Une des expériences les plus pénibles de ma carrière", a expliqué le conseiller d'Etat Jean Studer.
S'en est suivie une réflexion de fond: une enquête administrative a été confiée à l'ancien président du Tribunal Fédéral Claude Rouiller et dans la foulée une expertise a été mandatée. Les travaux de rénovation de la prison de Gorgier alors en cours ont été suspendus pour tenir compte des recommandations.
Alors que Gorgier prévoyait 86 places de détention en 2015, il est proposé de baisser ce nombre à 65 pour avoir plus de cellules individuelles, mieux aptes à recevoir des détenus dangereux. Le nombre de places sera en revanche augmenté sur les deux établissements de La Chaux-de-Fonds, pour de la détention préventive et des courtes peines.
L'augmentation substantielle du personnel permettra de renforcer la formation continue et d'introduire des fonctions spécialisées, a souligné la cheffe du service pénitentiaire Valérie Gianoli.
Un ratio surveillant/détenu maintenu
Cette dernière a rappelé qu'en dépit de l'augmentation du personnel, il sera juste possible de maintenir le ratio de 0,3 surveillant pour un détenu alors qu'il est en moyenne de 0,6 en Suisse. Pour mémoire, le nombre de journées de détention effectuées dans le canton a augmenté de 67% entre 2008 et 2011.
A l'instar d'autres cantons, Neuchâtel va mettre sur pied un véritable service de médecine pénitentiaire afin d'assurer une prise en charge adéquate de détenus, dont un nombre toujours plus élevé présente des troubles psychiatriques.
Autre nouveauté: les moyens de communication devront être adaptés et complétés par du matériel de géolocalisation. En outre, un groupe de travail concordataire, conduit par le canton de Vaud, est chargé d'élaborer un concept de gestion des bracelets électroniques GPS qui pourront être utilisés comme mesure de sécurité lors de congés.
ats/jzim