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Plainte pénale en lien avec la grève à l'Hôpital neuchâtelois de La Providence

Hôpital NE [SANDRO CAMPARDO]
Le personnel de l'hôpital avait déjà débrayé le 18 septembre dernier. - [SANDRO CAMPARDO]
Le ton monte entre les syndicats et la direction de l'hôpital neuchâtelois: alors que le piquet de grève a été démantelé mercredi matin, l'hôpital accuse les grévistes d'avoir renvoyé des patients qui venaient aux urgences. Les syndicats démentent.

Les grévistes qui occupaient la place devant l'hôpital La Providence à Neuchâtel se sont fait chasser mercredi matin à 6h00. La police a saisi les tentes et le matériel installés pour le piquet de grève, a annoncé le Ministère public neuchâtelois dans un communiqué, précisant qu'une plainte pour violation de domicile avait été déposée le 13 décembre par la direction de l'hôpital contre des responsables des syndicats Syna et SSP-VPOD.

Les 22 et 24 décembre, suite à l'échec d'une séance de conciliation, les deux organisations ayant monté les tentes ont été invitées à les retirer sans délai, ce qu'elles n'ont pas fait. L'opération de démontage et séquestre entreprise mercredi visait à mettre fin à la violation de domicile et non à l'exercice d'un droit de grève ou de manifestation, précise le Ministère public.

"Violation du droit de grève"

"L'exercice d'un droit démocratique, celui de faire la grève, est violé", s'est pour sa part insurgé le syndicat Syna. Les grévistes n'entendent pas pour autant cesser leur action: "On va continuer", a assuré l'une d'elles sur les ondes de la RTS. Avant Noël, les grévistes avaient jugé insuffisantes les garanties données par le Conseil d'Etat dans le cadre de la reprise de l'hôpital par Genolier Swiss medical Network (GSMN).

Les grévistes sont au nombre d'une trentaine sur les 340 employés. Les syndicats demandent en particulier le respect de la CCT des métiers de la santé ("CCT 21") pour toute la durée du mandat de prestations, au-delà de 2013. Ce mandat doit être annulé si le groupe Genolier refuse d'appliquer la convention collective.

Renvoi de patients par les grévistes?

Porte-parole de La Providence, Benoît Couchepin a expliqué que l'hôpital avait proposé aux syndicats en séance de conciliation un délai jusqu'au 31 décembre pour quitter les lieux, ce qu'ils ont refusé. En outre, des patients qui venaient aux urgences auraient été renvoyés par les grévistes qui leur expliquaient que l'hôpital était fermé. Une procédure pénale est en cours à ce propos.

Cette dernière affirmation a fait réagir les syndicats, qui la contestent. Les grévistes "se sont toujours tenus à disposition de leur employeur pour répondre aux besoins vitaux des patients et ceci avec tout le professionnalisme qu'on leur connaît", a insisté Chantal Hayoz, secrétaire centrale de Syna, dans un communiqué envoyé mercredi soir.

ats/ptur

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