L'impasse est totale dans le conflit à l'hôpital neuchâtelois de la Providence. Les syndicats et les grévistes ont refusé un protocle d'accord du Conseil d'Etat négocié à l'issue de discussions menées ces derniers jours.
"Aucune des propositions syndicales n'a été acceptée par le Conseil d'Etat qui s'est fait l'avocat de l'une des parties", a dénoncé Yves Mugny, secrétaire central SSP-VPOP. La grève va donc se poursuivre en attendant d'éventuelles nouvelles négociations.
Pour les syndicalistes et les grévistes, le gouvernement n'a pas joué son rôle de médiateur. Ils l'accusent d'avoir favorisé l'hôpital de la Providence. Ils estiment d'ailleurs qu'il ne s'agissait pas de négociations, raison pour laquelle ils n'ont pas signé le protocole d'accord qui fait selon eux fi des revendications des grévistes.
Deux conventions collectives
Pour les syndicats comme pour les grévistes, il ne peut pas y avoir deux conventions collectives de travail dans le domaine de la santé à partir de 2015. Une CCT santé 21 et une autre CCT qui s'appliquerait à l'hôpital de la Providence s'il était repris par le groupe de cliniques privées Genolier
"Nous sommes prêts à rediscuter du contenu d'une CCT selon les règles du partenariat social", a affirmé Yves Mugny lors d'une conférence de presse mardi. Les grévistes et les syndicats exigent que la CCT santé 21 soit appliquée à la Providence tant que l'établissement touche des subventions.
Le Conseil d'Etat regrette cet échec
Le Conseil d'Etat neuchâtelois dit avoir pris acte avec "regret" de l'échec des négociations pour résoudre le conflit à l'hôpital de la Providence. Il rappelle qu'il a tout mis en oeuvre afin de trouver une solution consensuelle entre les partenaires sociaux.
Ces négociations avaient débouché sur l'élaboration d'un protocole d'accord que les représentants des parties ont accepté de soumettre à leurs organes respectifs. "Celui-ci a malheureusement été refusé par l'assemblée des grévistes, rendant définitivement impossible toute solution négociée à ce conflit", écrit le gouvernement.
Le Conseil d'Etat relève dans un communiqué que ce refus aura pour conséquence de confirmer le licenciement immédiat des 22 grévistes. La direction de la Providence avait accepté les conditions prévues par l'accord.
Pour l'Etat, il s'agissait de la rencontre de la dernière chance pour sortir de cette impasse. Le Conseil d'Etat neuchâtelois rappelle que la reprise de l'hôpital de la Providence par le groupe Genolier apparaît comme la meilleure solution pour assurer la pérennité des prestations délivrées par l'hôpital et les emplois.