Une semaine après sa mise sur la touche par ses collègues du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds, Jean-Charles Legrix semble rattrapé par son passé. En tout cas, des langues se délient, et elles dénoncent le comportement qu'il aurait eu dans sa vie professionnelle antérieure à son élection.
Nombreux reproches
Harcèlement, comportement attentatoire, humiliations publiques : ce sont là quelques-uns de griefs formulés contre Jean-Charles Legrix dans l'audit qui a mené à sa destitution. Lundi dernier, lorsque nous lui avons demandé s’il avait déjà dû faire face à ce genre de reproches par la passé, il nous a répondu : "Je pourrais vous donner en copie mes certificats de travail depuis 35 ans, vous constaterez que, sans aucune exception, ils sont tous plus élogieux les uns que les autres, autant au niveau des compétences que de l’attitude".
Ces certificats de travail étaient peut-être élogieux. Mais, selon nos informations, son départ aurait été négocié dans une grande entreprise, après des faits similaires à ceux de La Chaux-de-Fonds. Et dans une autre, il aurait aussi dû s'en aller, selon le premier témoignage que nous avons pu recueillir : "Il semblerait qu'il y ait eu des audits dans son service, et M. Legrix a été déplacé dans deux endroits différents. Ensuite, il a été remercié".
Deux témoignages
Nous avons également retrouvé deux personnes qui ont travaillé avec Jean-Charles Legrix par le passé. L'une d’elle aurait été victime de son attitude : "ça donne la peur au ventre, on ne dort plus, on a de la peine à manger. On a peur de venir travailler. Il m'arrivait fréquemment de pleurer, je ne savais plus comment faire pour m'en sortir. Ça n'a rien à voir avec être grand et parler fort, c’est la façon dont il nous rabaisse qui est très grave !"
Une autre personne n'a pas été directement en contact avec Jean-Charles Legrix. Ses propos n'en sont pas moins édifiants : "J'ai été témoin de 2 voire 3 cas de mobbing avéré dans son service, des situations de maltraitance psychologique. Ces personnes ont totalement perdu confiance en elles, elles ont été rabaissées, à tel point que l’une d’elle a fait un infarctus. Et l’autre a fini avec une dépression sévère, dont elle a mis des années à se remettre".
A l'heure qu'il est, Jean-Charles Legrix n’envisagerait toujours pas de démissionner. Contacté, l'UDC n'a pas souhaité répondre à ces révélations.
Olivier Kurth