La faculté de théologie de Neuchâtel disparaîtra en 2018, selon un document confidentiel que s'est procuré la RTS vendredi. La décision serait prise depuis février au moins. Pourtant, aucune communication n’a été faite par le rectorat ni par le Conseil d’Etat neuchâtelois depuis cette date.
Les membres de la commission de gestion du Grand Conseil eux-mêmes se disent surpris.
"Malgré nos questions sur ce cas lors d’une rencontre avec la rectrice l’automne passé, nous n’avons pas été informés, et je ne suis pas sûr que la rétention d’information soit la meilleure stratégie de communication que l’Université puisse choisir", a déclaré le député socialiste Matthieu Béguelin, membre de la commission de gestion.
Offre d'emploi publiée
Plus étrange encore: la faculté vient de publier une offre d’emploi pour engager un professeur assistant. L’annonce ne mentionne aucune cessation ni déplacement d’activité dans 5 ans.
Autrefois prestigieuse, la faculté de théologie, fondée en 1833, n’accueille plus qu’une vingtaine d’étudiants depuis plusieurs années. Elle collabore avec l'université de Genève et celle de Lausanne au sein du "triangle Azur". Ce sont ces deux universités qui reprendront les cours dispensés à Neuchâtel à partir de 2018.
Virginie Pilault/jgal
Les réactions
Interrogée par la RTS, la conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti trouve qu'il est toujours "douloureux" de fermer une faculté.
"Pour moi, il est toutefois important de pouvoir positionner l'Université de Neuchâtel dans une configuration romande", précise-t-elle.
Contacté lui aussi, le Rectorat refuse de s’exprimer et les professeurs de la faculté concernée ont l’interdiction de répondre aux questions des journalistes.
Un climat de défiance
La fermeture de cette faculté intervient dans un climat déjà tendu à l'Université de Neuchâtel, notamment avec les affaires liées à la faculté de sciences économiques. Des affaires de plagiat et de curriculum vitae falsifié sont actuellement sous enquête.
Plus généralement, des voix s'élèvent pour dénoncer une politique de secret à l'université.
Martine Rahier, la rectrice, avait affirmé le 19 août sur la RTS qu'elle avait été été informée avant la presse des accusations de plagiat pesant sur un professeur de la faculté de sciences économiques et que le CV du professeur au coeur de cette affaire n'a pas été "gonflé" comme l'affirment les médias.