Neuchâtel est le seul canton romand qui fait preuve de tolérance dans ses piscines envers le burkini, ce maillot de bain intégral destiné aux femmes musulmanes. Le pari tenté par la plupart des responsables de piscines neuchâtelois est de respecter tout à la fois les normes religieuses et de sécurité. Ailleurs, on impose le port du maillot de bain court, qui couvre au maximum la moitié des cuisses, pour des raisons d'hygiène ou de sécurité.
Le burkini est accepté pour autant qu'il soit en matière synthétique (lycra ou polyester), précise Patrick Pollicino, chef du Service des sports de la Ville de Neuchâtel. Les autres textiles, (coton ou laine), absorbent en effet l'humidité et contiennent des bactéries qui peuvent altérer la qualité de l'eau. La tenue de bain doit également être près du corps et permettre de voir le visage.
Remarques désobligeantes
La secrétaire générale de l'Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse, Israh Beghriche, relativise cependant beaucoup cette apparente ouverture. S'il n'y a pas d'interdiction officielle, les femmes qui se présentent en burkini dans une piscine sont victimes de remarques, y compris du personnel, constate-t-elle.
Roger Guignard/oang
Ailleurs en Suisse romande
En décembre dernier à Yverdon-les-Bains (VD), une écolière de neuf ans s'est fait renvoyer de la piscine couverte, parce qu'elle portait un burkini pour suivre un cours de natation.
A Genève, la cheffe du Service des Sports est formelle: en cas d'accident, d'autres habits qu'un maillot de bain sont une entrave au sauvetage.
Exception notoire dans la piscine de la Vallée de la Jeunesse, à Lausanne: chaque dimanche, quelques heures sont réservées aux seules femmes, une oasis bienvenue pour les musulmanes.