Dans le procès de l'ancien conseiller d'Etat neuchâtelois Frédéric Hainard pour abus d'autorité qui a débuté lundi à Neuchâtel, le procureur a réclamé 90 jours-amende avec sursis pendant deux ans.
Le montant des jours-amende est laissé à la libre appréciation du juge, indique le procureur, absent du procès en raison de maladie (voir encadré), dans son réquisitoire écrit.
La défense demande pour sa part l'acquittement de l'ex-élu. Le jugement sera rendu vendredi.
Frédéric Hainard affirme avoir agi correctement
Frédéric Hainard n'a pas contesté avoir assisté aux auditions des plaignantes mais affirme y avoir pris part comme observateur.
"J'estime m'être comporté comme le permet le champ d'application de mes compétences que m'octroyait ma fonction de l'époque", a-t-il déclaré au juge. Combatif, l'accusé a même affirmé que l'un des témoins avait menti. Plus tard, c'est l'une des plaignantes qui a dit à l'adresse de l'ancien magistrat "Il ment".
Pour l'accusation, Frédéric Hainard aurait pris une part active dans l'interrogatoire de la mère et de sa fille en posant directement des questions.
Frédéric Hainard était seul sur le banc des accusés. La défense a transmis au juge une dispense de comparution pour la femme qui aurait agi de concert avec l'ex-magistrat. Celle que la presse a surnommé "Paloma" souffre à nouveau d'une dépression.
ats/moha
Bref rappel des faits
Trois plaignants, dont une mère et sa fille, demandent réparation pour des opérations policières jugées abusives effectuées dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de fraude à l'aide sociale.
Une plainte pénale a été déposée contre Frédéric Hainard après un interrogatoire nocturne mené en février 2010.
A la tête du Département de l'économie, Frédéric Hainard serait intervenu à diverses reprises "personnellement" et "activement" dans cette enquête. Mais sa fonction ne permettait pas de le faire, selon l'acte d'accusation.
Le juge maintient le procès
Le juge Alexandre Seiler avait refusé d'ajourner les débats en raison de l'absence du procureur, malade, comme le demandaient les avocats des trois plaignants.
"Il est nécessaire d'aller de l'avant avec ou sans procureur", avait expliqué le juge. "Cela ne va pas, ce n'est pas correct", avait plaidé en vain l'avocat de l'une des plaignantes. Il estimait que la position de l'accusation se trouvera affaiblie.