Trois jours après sa condamnation par le Tribunal régional de Neuchâtel, Frédéric Hainard comparaît depuis lundi devant le Tribunal pénal fédéral pour abus d'autorité et de violation de la souveraineté étrangère, lorsqu'il était procureur fédéral suppléant.
En 2009, il s'était déplacé au Pérou dans le cadre d'une enquête sur un trafic de stupéfiants.
Il avait appris qu'un ressortissant italien qu'il voulait interroger dans une prison péruvienne n'avait pas réintégré le pénitencier après un congé, mais qu'il était à Lausanne, bien que frappé d'une interdiction d'entrer en Suisse.
Pression
Trois jours plus tard, Frédéric Hainard l'avait auditionné à l'ambassade de Suisse à Montevideo. Le Ministère public de la Confédération l'accuse d'avoir exercé une pression inadmissible sur cet homme pour qu'il se déplace en Uruguay.
Frédéric Hainard nie catégoriquement. Il affirme aussi qu'il était persuadé que l'audition de Montevideo s'était faite dans les règles. C'est pour cette raison qu'il n'avait pas demandé de commission rogatoire, comme il aurait dû le faire.
ats/bri/pym
Déjà condamné vendredi
Vendredi dernier, l'ex-conseiller d'Etat neuchâtelois a été condamné pour une autre affaire: l'enquête sur des soupçons de fraude à l'aide sociale.
Le Tribunal du Littoral et du Val-de-Travers l'a reconnu coupable d'abus d'autorité, faux dans les titres et contrainte. La peine a été fixée à 40 jours-amende avec sursis durant deux ans. Frédéric Hainard devra aussi payer une amende de 3000 francs et payer les frais de justice de 5000 francs.