Neuchâtel est le canton où la proportion de personnes à l'aide sociale est la plus élevée du pays, selon le conseiller d'Etat neuchâtelois Jean-Nat Karakash. Cela peut notamment s'expliquer par un autre record neuchâtelois: le taux de divortialité (soit le nombre de divorces prononcés en un an par rapport à la population totale). "Il est certain que quand un ménage se sépare, on est beaucoup plus exposé à la précarité matérielle", a indiqué le conseiller d'Etat dans Infrarouge.
L'émission Factuel a mené l'enquête.
Le record de divorces
Tout d'abord, il est exact que Neuchâtel détient le record des divorces. Avec 2,9 divorces pour 1000 habitants en 2013, le canton est largement au-dessus de la moyenne suisse, qui s'établit à 2,1. Ce taux élevé se confirme pour toutes les années précédentes, comme le montre le graphique ci-dessous.
Neuchâtel détient également le record suisse du taux de bénéficiaires de l'aide sociale, avec 7% de sa population concernée. La moyenne suisse est elle à 3,1%.
Un nombre de divorce élevé implique-t-il un taux de bénéficiaires de l'aide sociale élevé? Plusieurs indicateurs de précarité socio-économique semblent le confirmer.
Tout d'abord, les personnes divorcées sont bien plus représentées dans les bénéficiaires de l'aide sociale que les personnes mariées ou autres. 5,7% des divorcés sont à l'aide sociale, alors que la moyenne suisse est de 2,7%.
De plus, le taux de pauvreté est beaucoup plus important chez les personnes vivant seules, que ce soit dans les ménages avec ou sans enfant.
Ces chiffres permettent de montrer que le fort taux de divortialité contribue au taux élevé de bénéficiaires de l'aide sociale à Neuchâtel. Mais il n'est pas possible d'y voir le seul facteur qui explique ce phénomène.
Loïs Siggen Lopez/Cécile Rais