Pierre-André Monnard est pris dans la tourmente depuis l'annonce d'un déficit inattendu de 12 millions de francs dans les comptes 2014 de la Métropole horlogère.
Devant le législatif, le magistrat aurait dû prendre position sur les accusations qui figurent dans le rapport d'information du Conseil communal sur la péjoration des comptes et en particulier sur ses erreurs lors de l'élaboration du budget.
Responsable de la débâcle
"Nous affrontons depuis le 5 février une crise politique", a expliqué la présidente de l'exécutif Nathalie Schallenberger (Verts) devant les élus et un nombreux public. Mais "le but de la séance n'est pas d'aboutir à un verdict".
Le président de la commission financière Hughes Chantraine (UDC) a en revanche eu des mots très durs à l'égard du directeur des finances de la Ville. "Pierre-André Monnard est directement responsable de cette débâcle, il n'a plus sa place au sein de son dicastère", a déclaré le président de la commission des finances.
Prise de température au début de la réunion:
ats/olhor
Remise en question de l'exécutif nécessaire
Commentant le rapport d'information, les représentants des groupes n'ont pas ménagé Pierre-André Monnard. Le PLR a réitéré la demande de démission de son élu au Conseil communal.
Pour le PS, la responsabilité première des difficultés financières de La Chaux-de-Fonds repose sur le directeur du dicastère des finances. "Il est impossible de travailler avec quelqu'un qui occulte des informations", selon Katia Babey.
"Pierre-André Monnard n'a d'autre choix que de se retirer et chaque membre de l'exécutif doit se remettre en question", a estimé Hugues Chantraine pour le groupe UDC.
Erreur portant sur 6 millions de francs
Le document débattu par les groupes du Conseil général dresse une liste de manquements imputables à Pierre-André Monnard.
L'élu est accusé d'avoir commis une erreur de calcul qui porte sur 6 millions de francs en établissant le budget et d'avoir péché par optimisme sur le montant des rentrées fiscales.
Il lui est également reproché de n'avoir pas réagi dès qu'il a pris connaissance en juillet 2014 de la baisse des recettes fiscales qui lui a été transmise par le service financier.
Ses quatre collègues de l'exécutif lui reprochent aussi de n'avoir été informés de l'état désastreux des finances que le 5 février dernier.