En deux ans à peine, l'homme a marqué la vie politique de son canton et pouvait nourrir de grandes ambitions. Passionné, hyperactif, soucieux de sortir des clivages gauche-droite, Raphaël Grandjean a fondé la section cantonale des Vert'libéraux en novembre 2012 et sa formation a décroché déjà 5 sièges aux élections neuchâteloises de mai 2013 - assez pour jouer le rôle de pivot dans un hémicycle très clivé.
Nombre d'observateurs considéraient ce libéral social, brillant tribun, comme un candidat très sérieux à l'exécutif cantonal en 2017.
Un danger pour son jeune parti
Mais cet entrepreneur de 40 ans, impliqué dans une dizaine de sociétés, a connu récemment une alerte de santé qui l'a contraint à faire des choix. A 40 ans, il entend privilégier son rôle d'entrepreneur et sa famille. Même s'il pourra toujours rebondir, son départ représente un danger pour son très jeune parti - dont il était l'indéniable fer de lance.
Leader charismatique, très à l'aise avec les médias, il dit espérer que son retrait apportera un renouveau à sa formation et facilitera ses rapports avec le PLR. Il n'empêche: même si comparaison n'est pas raison, on peut craindre pour les Verts'libéraux neuchâtelois un scénario semblable à celui d'une UDC privée d'Yvan Perrin: le retour à une moindre visibilité.
Roger Guignard/oang