Le paradoxe du canton de Neuchâtel, PIB et chômage élevés

«Je tiens à rappeler ici que le canton de Neuchâtel a le
6e PIB brut par habitant le plus important de Suisse. On est un
canton créateur de richesse. Maintenant, il s’agit de répartir au
mieux ces richesses. Le canton de Neuchâtel a le taux de de chômage
et d’aide social le plus important de Suisse»,
a déclaré le conseiller communal POP du Locle (NE) Nicolas Dupraz, mercredi dernier dans le Journal du Matin de la RTS.

Il commentait la mesure prise dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel, à savoir la diminution de l'aide sociale pour les jeunes adultes afin de les inciter à se former.

>> Lire aussi : La réduction de l'aide sociale pour les jeunes a des effets positifs

>> Réécouter l'interview de Cédric Dupraz :

RTS

Taux de chômage et d'aide sociale élevés

Avec un peu plus de 80'000 francs par habitant, le PIB brut par habitant du canton de Neuchâtel se place à la sixième place, selon les données de 2012, derrière Zoug (plus de 151'000 francs), Bâle-Ville, Genève, Zurich et Schaffouse.

Pour la même année, Neuchâtel est par contre en tête de classement en matière de chômage, avec 5,4% de chômeurs inscrits, mais également premier de l'aide sociale (7%).

Ces chiffres ne trahissent pourtant pas forcément  un problème de répartition des richesses. Selon un rapport de la Confédération, Neuchâtel fait partie des cinq cantons où les écarts de richesse sont les moins importants.

Richesse "consommée" hors du canton

L'une des hypothèses émises est qu'une partie du PIB par habitant ne reste pas dans le canton. De nombreuses sociétés qui disposent d'un centre industriel à Neuchâtel sont d'envergure internationale. Une partie de la richesse créée dans le canton profite donc à des actionnaires vivant en dehors de ses frontières.

Neuchâtel est aussi un canton qui accueille plus de travailleurs pendulaires ou frontaliers qu'il n'en émet. De ce fait, leur salaire n’est pas, ou en tout cas pas intégralement, "consommé" dans le canton.

Loïs Siggen Lopez/jvia