"C'est un exercice difficile en raison du recul massif des revenus de l'ordre de 40 millions de francs", a déclaré le conseiller d'Etat neuchâtelois Laurent Kurth en dévoilant lundi avec ses collègues le budget 2016. "Le contexte est difficile", a renchéri la présidente du Conseil d'Etat Monika Maire-Hefti.
Le canton enregistre une diminution des recettes de la péréquation fédérale (RPT) de près de 25 millions de francs par rapport au budget 2015.
Conjoncture difficile
A cette baisse de la RPT s'ajoute une conjoncture difficile qui pèse sur les recettes des personnes morales. Neuchâtel étant un canton à vocation exportatrice, l'abandon du taux plancher a fragilisé une économie qui montrait déjà des signes de ralentissement fin 2014.
Les recettes fiscales des personnes morales affichent un recul de 15 millions de francs. Du côté des personnes physiques, l'évolution est en revanche positive en raison du programme d'amnistie lancé cette année pour une durée de deux ans.
Nouvelles économies en vue
Face à cette situation, le gouvernement veut poursuivre les efforts d'assainissement entamés avec le budget 2014. Le budget 2016, dont le résultat est proche de celui de l'exercice en cours, s'accompagne de nouvelles mesures d'économies de l'ordre de 15,9 millions de francs.
Sur ce montant, 13 millions relèvent de la compétence du Grand Conseil. Il s'agit notamment de la réduction ou l'abandon de subventions dans le domaine scolaire.
"Le canton n'a pas le choix", a conclu Laurent Kurth. Neuchâtel doit constituer des bases financières suffisamment solides pour relever les prochains défis, comme le projet Mobilité 2030 ou la modernisation du réseau de soins, a souligné le Conseil d'Etat qui présentait in corpore le budget.
ats/gax
Les communes mises à contribution
Pour le Conseil d'Etat, la baisse des recettes issues de la RPT et l'effort d'économies demandé par le Grand Conseil ne peuvent pas s'envisager sans une participation financière des communes. Celles-ci avaient été préservées par les précédentes mesures d'assainissement, a rappelé le chef du Département des finances, Laurent Kurth.
Le Conseil d'Etat a par conséquent cherché à partager l'effort avec les communes en proposant des mesures limitées à 2016 à environ 8 millions de francs. Le régime qui les épargnait prendra donc fin.