Le projet AGRIV émane de la Chambre neuchâteloise d'agriculture et de viticulture (Cnav), en collaboration avec le Service de la cohésion multiculturelle du canton. Ce programme de formation théorique et pratique de six semaines doit permettre aux réfugiés admis provisoirement sur le territoire d'accéder plus facilement aux emplois agricoles.
Participants triés sur le volet
Pour y participer, les dix candidats retenus devaient remplir un certain nombre de critères: être doté d'une bonne condition physique, posséder un niveau de français minimum et surtout avoir déjà une expérience dans le domaine. C'est le cas de cet Irakien arrivé en Suisse il y a trois ans et dont la famille possède une ferme au pays. "Mais la différence pour moi est le matériel, par exemple le tracteur qui est automatique ici", explique-t-il.
Cette technologie plus moderne exige une certaine adaptation. Pour Bernard Gachet, exploitant agricole à Enges et participant au projet, une formation préalable est essentielle pour dissiper les craintes et permettre à terme des engagements. "Grâce à la chambre d'agriculture, on a un staff qui les entoure. Il n'y a donc pas de problème", assure-t-il. "Si on peut avoir quelqu'un en qui on a confiance, qui sait travailler, pour nous c'est super agréable parce que ça nous libère du temps", ajoute l'agriculteur.
Une main d'œuvre qualifiée et disponible
Avec ces six semaines de formation, le projet AGRIV - soutenu financièrement par le Secrétariat d'Etat aux migrations - permettra à terme de bénéficier de main d'oeuvre qualifiée et disponible. C'est un plus par rapport à l'initiative de l'Union suisse des paysans qui ne propose pas cette prise en charge, et c'est une volonté claire pour le canton de sortir ces personnes des statistiques du chômage et de l'aide sociale.
Coraline Pauchard/oang
Projet-pilote lancé au niveau fédéral
L'Office fédéral des migrations et l'Union suisse des paysans s'étaient mis d'accord en été 2014 pour lancer un projet-pilote visant à employer des réfugiés au lieu de saisonniers dans les exploitations agricoles.
Dix exploitations du pays se sont ainsi lancées au printemps 2015 dans un test de trois ans.
Le salaire brut versé le premier mois s'élève à 2300 francs brut. Dès le deuxième mois, les migrants touchent le revenu minimum légal, de 3200 francs dans la plupart des cantons.
Les fermes sont dédommagées à hauteur de 200 francs mensuels en raison des tâches administratives supplémentaires liées à l'évaluation. Elles reçoivent 200 francs de plus si les employés logent et sont nourris dans l'exploitation.