La ville neuchâteloise a vécu mercredi soir une petite révolution et la fin d'un règne avec ces deux décisions. Depuis une quinzaine d'années, le Parti ouvrier populaire est aux commandes de la ville, et son bilan est plutôt bon: les finances ont été remises à flot et les acquis sociaux ont été préservés.
Mais les représentants du POP ont milité mercredi contre une augmentation du salaire versé à l'Exécutif - au nom des années difficiles à venir, avec déficit programmé. Ils ont donc refusé l'augmentation chiffrée à 320'000 francs par année au total, même si les conseillers communaux accomplissent beaucoup plus qu'un 50%.
"Pas des carriéristes"
"Ce taux de 50% n'est pas réel", reconnaît le conseiller communal POP Cédric Dupraz. "En réalité, chacun travail à 80%, 100%, voire plus pour la collectivité locloise. Mais l'engagement politique nécessite une part de bénévolat, estime le membre de l'Exécutif. "Et au Parti ouvrier populaire, nous ne sommes pas des carriéristes, donc nous faisons ça par conviction et non pour des raisons d'argent."
Reste que derrière les arguments chiffrés, il y avait bien sûr la volonté politique de mettre fin à la domination du POP sur la ville alors que la présidence est occupée depuis 14 ans par Denis de la Reussille, élu conseiller national le 18 octobre dernier.
Volonté de fragiliser le POP
Après 14 ans de gouvernement POP, Le Locle était identifié à "Popland", poursuit Cédric Dupraz. "A notre avis, il s'agit quand même d'une manœuvre politique menée notamment par le parti socialiste (…) C'était un moyen comme un autre pour dire que maintenant le POP doit être fragilisé. On en tirera les conséquences mais on ira tout de même de l'avant."
Tout petit lot de consolation pour Denis de la Reussille: bientôt déchargé de la présidence qui changera toutes les années, le nouveau conseiller national aura un peu plus de temps à consacrer à la Berne fédérale.
Roger Guignard/oang