Communication floue et peu transparente reprochée à Alain Ribaux

En décembre dernier, le conseiller d'Etat PLR dévoile en conférence de presse les nouveaux instruments qu'il entend mettre en place pour soutenir le monde artistique.

L'annonce a fait l'effet d'une bombe au sein du parti socialiste qui s'étonne de l'absence d'un rapport détaillé sur le sujet. Rapport porté au parlement et qui aurait l'avantage d'ouvrir un débat démocratique sur la question.

Les milieux culturels pris de court

Même son de cloche dans les milieux culturels. Invités par le canton à prendre connaissance avant tout le monde des nouveautés en la matière, beaucoup s'étonnent de ne pas avoir été conviés à la séance.

L'un d'eux confie avoir appris par hasard l'organisation de cette rencontre alors même qu'il bénéficie d'une aide octroyée par le canton.

Le flou au Service cantonal des sports

Le service cantonal des sports est de son côté qualifié de "service plongé dans l'indécision totale" par un interlocuteur proche du dossier. Depuis l'annonce, en novembre dernier, d'un remaniement complet ou partiel du service, les acteurs sportifs, associations et administration comprises, sont dans le flou. Une incompréhension palpable au sein même de la commission cantonale des sports.

"La mesure figurait au chapitre 'divers' de notre ordre du jour et a été abordée 5 minutes avant la fin de la séance", raconte l'un des membres contactés. La critique résonne dans les associations sportives qui regrettent l'absence de consultation en la matière. Et d'ajouter qu'informer des décisions déjà prises ne signifie pas consulter.

La politique du fait accompli

Le conseiller d'Etat aurait-il tendance à faire de la politique du fait accompli? C'est en tout cas un sentiment partagé chez plusieurs députés du Grand Conseil. À gauche comme à droite, certains politiciens s'impatientent. "Dans le contexte économique difficile que traverse le canton, il est important de communiquer de manière précise" explique l'un d'eux.

À gauche, le rapport sur la culture est attendu de pied ferme. Un texte qui arrivera dans deux ans a annoncé Alain Ribaux, soit en début de législature prochaine. Ce qui fait dire à certains que le ministre a gardé les réflexes de son ancienne profession: celle de juge où le mandat est de trancher et non de négocier.

La réaction d’Alain Ribaux

Invité jeudi dans l’émission Forum, le conseiller d'Etat Alain Ribaux a reconnu que "la communication devient un art difficile", même s'il n'a pas le sentiment de mener une politique du fait accompli.

"Peut-être qu'il y a des fois où ça ne se passe pas comme il le faudrait, ce que j'admets volontiers", a-t-il ajouté, en précisant que la culture et le sport sont des domaines où l'émotion est à fleur de peau.

L'élu neuchâtelois relève enfin qu'après deux ans et demi en fonction, il n'a pas forcément encore eu le temps de s'approprier l'ensemble des 10 domaines qu'il doit gérer, ainsi que d'entendre l'ensemble des acteurs sur chaque dossier.

>> L'interview d'Alain Ribaux dans Forum :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Coraline Pauchard/jzim