Si une personne décide, par convenance personnelle, de se faire opérer ailleurs que dans le canton de Neuchâtel, elle devra payer un supplément de 500 à 1000 francs, selon les prestations, a décidé le Conseil d'Etat neuchâtelois.
Jusqu'à la fin de l'année dernière, le tarif de prise en charge hors du canton par l'Etat de Neuchâtel était de 9650 francs. Il sera désormais de 9050 francs, soit 600 francs de moins. Et si le prix de l'opération dépasse ce montant, le patient devra mettre la main au porte-monnaie.
Le ministre cantonal de la Santé, Laurent Kurth, a pris pour référence le tarif le plus bas pratiqué sur Neuchâtel, celui de l'hôpital privé de la Providence, en mains du groupe Genolier. L'intention est d'inviter les patients neuchâtelois à recourir à leurs structures cantonales et ainsi éviter une forme de tourisme médical.
"Une attaque déloyale"
Cette décision fâche l'Hôpital du Jura bernois. Son président, Pierre-Alain Schnegg, parle dans Le Bund d'attaque déloyale. Il faut dire que de nombreux patients neuchâtelois se font opérer à Bienne ou à Saint-Imier.
En prenant pour référence le tarif appliqué par la Providence, Laurent Kurth feint d'oublier que cet hôpital privé n'assume que trois mandats couverts par l'assurance de base, pointe le président de l'Hôpital du Jura bernois. Son tarif très favorable ne reflète pas le coût pour d'autres prestations. "Laurent Kurth prend un petit risque et il a raison d'essayer", a dit à la RTS un responsable de la Santé d'un autre canton.
Contraire à la Lamal?
Reste la question de fond: cette décision est-elle contraire à la Lamal? Elle laisse entendre qu'un canton ne peut pas prétériter un traitement extra-cantonal par rapport à ses propres traitements. L'Hôpital du Jura bernois pourrait saisir la justice.
Roger Guignard/lgr