Trois ans après avoir refusé le Transrun, les Neuchâtelois ont plébiscité par 84,17% des voix la stratégie Mobilité 2030, qui couvre l'ensemble du canton.
La participation a atteint un bon niveau: 49,15%. Pour le Conseil d'Etat qui a concocté cette stratégie, il était important que les citoyens se déplacent aux urnes en grand nombre. Ce résultat massif permet au canton de montrer à la Confédération un gros enthousiasme pour les deux importants chantiers demandant des financements fédéraux (lire encadré).
Le concept "Neuchâtel Mobilité 2030" considère le canton comme un seul espace constitué de quatre régions, le Littoral, les Montagnes, le Val-de-Ruz et le Val-de-Travers.
Cette stratégie se base sur la complémentarité autour des modes de transports et s'organise autour de quatre piliers: le RER neuchâtelois, les routes nationales, les routes cantonales et la mobilité douce.
Cadence à la demi-heure
Le RER neuchâtelois doit assurer la cadence à la demi-heure sur les principales lignes ferroviaires du canton. Il comprend notamment une liaison directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds via Cernier.
Le domaine "routes nationales" comprend notamment la réalisation de la route d'évitement du Locle et de La Chaux-de-Fonds (H20). Ce projet, devisé à un milliard de francs, devrait être à charge de la Confédération via le fonds routier FORTA, espère le canton.
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>> Ecouter l'interview de l'UDC Raymond Clottu:
Cinq fois moins cher que le Transrun
Mobilité 2030 a même emporté l'adhésion d'anciens opposants au Transrun, le précédent projet de RER qui avait déchiré les Neuchâtelois en 2012.
Ce dernier avait échoué de justesse en votation. Beaucoup avaient douté de la nécessité du Transrun et jugé son prix pharaonique (560 millions de francs en déduisant les apports fédéraux).
Cette fois, la population a été sensible au fait qu'elle paiera moins cher pour la ligne directe: 110 millions de francs. Car l'objectif est que la Confédération accepte de la financer via le Fond d'infrastructure ferroviaire (FIF).
Le canton veut lancer les travaux dès 2020 pour une mise en service en 2030. C'est pourquoi il avancera 900 millions de francs, par tranches, entre 2019 et 2030. Après remboursement fédéral, la somme à charge des Neuchâtelois se limiterait donc aux intérêts.
Les Chambres fédérales se prononceront d'ici à 2019. En cas de refus, l'autorisation de préfinancement deviendra caduque et le projet tombera à l'eau.
Quelques réactions sur Twitter
Avec 81% de OUI, nous sommes plus que crédibles pour aller chercher les financements nécessaires à #Mobilité2030 !
— Michele Barone (@Michele__Barone) 28 février 2016
Et dire que les autorités cantonales paniquaient face à l'incertitude #Mobilite2030 ces derniers jours. 81% c'est un joli plebiscite #NEvote
— Jim Sordet (@jimsordet) 28 février 2016
#Chvote #mobilite2030 Ce Oui donn un signal fort de solidarité intercantonale à Berne. Un non aurait été périlleux. https://t.co/0hrbgO7bp7
— Schaffter Coralie (@MCSchaffter) 28 février 2016
#Mobilité2030 CdeFonds vote avec 1918 voix de plus que le Transrun. A 89,4 %, soit 18,2% de plus. Bravo à toutes et tous mes concitoyeNEs !
— Daniel Musy (@dmusy) 28 février 2016