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Une halle d'engraissement de taureaux fait polémique au Val-de-Ruz

Le projet de halle d'engraissement avait suscité un tollé lors de sa présentation en 2014 (image d'illustration). [Keystone - Laurent Gilliéron]
Une halle d'engraissement de taureaux fait polémique au Val-de-Ruz / Le 12h30 / 2 min. / le 27 mars 2016
Le projet de construction d'une des plus grandes halles d'engraissement de taureaux de Suisse suscite la colère au Val-de-Ruz. Cette concentration serait contraire au bien-être des animaux, de l'environnement et des habitants.

La commune neuchâteloise et le canton ont validé ce projet le mois dernier, permettant à plusieurs agriculteurs de la région de regrouper près de 600 têtes de bétail au même endroit.

Cette halle d'engraissement, prévue entre les villages de Coffrane et de Montmollin,  avait déjà suscité un tollé lors de sa présentation en 2014. Depuis, oppositions et prises de position se multiplient.

Local ne signifie pas forcément sain

Dernière en date: celle des Verts neuchâtelois, pour qui ce mode d'exploitation agricole doit être banni de la législation suisse. Le parti met en cause un gavage intensif qui serait contraire aux lois de la nature. "Ce n'est pas parce que la viande est nourrie localement qu'elle est saine", note le député au Grand Conseil Laurent Debrot. "Déjà, on ne sait pas très bien quels seront les concentrés qu'ils vont mettre dedans, s'ils mettent du soja en plus du maïs et du silo d'herbe, mais en tous les cas, ce n'est pas une nourriture qui respecte la qualité et le bien-être des animaux", précise-t-il.

Laurent Debrot relève également la problématique de l'autonomie alimentaire, qui concerne directement les consommateurs: "on sait qu'on est à peu près autonome à 50% en Suisse, si on réduit un peu notre consommation de viande on pourrait largement augmenter notre part d'autosuffisance."

Des produits du terroir?

Mais aujourd'hui, la population veut manger de la viande - et si possible, du coin. "Il s'agit simplement d'approvisionner, comme le consommateur le demande, le marché, explique Pierre-Yvan Guyot, chef du service cantonal neuchâtelois de l'agriculture. "On mange de la viande, donc on admet qu'on puisse produire de la viande sur place et la tuer sur place. C'est des contribuables neuchâtelois, des travailleurs neuchâtelois qui s'occupent de tout ça, et ça fait partie aussi de ce qu'on peut appeler les produits du terroir finalement."

17 oppositions enregistrées

La halle prévoit d'accueillir près de 600 taureaux amenés à atteindre les 500 kilos en une année. Le Service de l'agriculture assure que toutes les mesures environnementales ont été prises, mais cela ne rassure pas les citoyens: à l'heure actuelle, la commune fait face à 17 oppositions au permis de construire.

Coraline Pauchard/oang

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