En tant que citoyen, on a un devoir d'intégration et de participation, ainsi qu'un devoir civique contre l'intégrisme, estime son directeur scientifique Khaldoun Dia-Eddine. Pour cela "il faut se connaître soi-même, et aussi connaître l'autre": en cela, ce musée - qui se veut apolitique, consacré à la réflexion et au dialogue - peut aider, a-t-il expliqué vendredi en conférence de presse.
Différents courants de l'islam pourront être évoqués en présentant un savant ou un événement historique. Mais le musée ne prendra pas position politiquement au sujet des conflits entre certains courants, assure Khaldoun Dia-Eddine. Il ne faut pas s'attendre non plus à des commentaires négatifs ou positifs sur le groupe Etat islamique.
Pas un lieu de dogme
L'équipe qui a réalisé le musée ne voulait pas créer de crispation au sein de la population, a dit le muséologue du MUCIVI Olivier Schinz, qui travaille aussi au Musée d'ethnologie de Neuchâtel. Mais cette crispation "montre justement l'urgence d'un tel projet".
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"Ce n'est pas le lieu de fermeture que certains veulent dépeindre, mais d'ouverture. Ce n'est pas un lieu de dogme, mais de raison", dit Olivier Schinz. Et d'ajouter qu'en tant que professionnel expérimenté, il n'accepterait pas un mandat dans lequel il ne serait qu'une potiche à qui on ferait dire ce qu'il ne veut pas dire.
ats/kkub
Pas d'intervention des donateurs étrangers
Il n'y a aucune contrepartie pour les donateurs musulmans étrangers, ni aucune intervention de leur part dans le contenu du musée, a confirmé Nadia Karmous, directrice du musée. Ce ne sont pas des Etats, mais des personnes fortunées avec lesquelles elle s'est liée d'amitié, et qui se sont intéressées à son projet.