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Des requérants d'asile logés loin de tout dans le canton de Neuchâtel

Des requérants logeront bientôt dans une auberge à Tête-de-Ran (NE). [RTS - Yves Frossard]
Requérants placés loin de tout dans le canton de Neuchâtel / Le Journal du matin / 1 min. / le 26 mai 2016
Un nouveau centre d'accueil pour les requérants d'asile va ouvrir le 6 juin dans le canton de Neuchâtel. Mais la structure située à Tête-de-Ran, éloignée et mal desservie, pose des questions d'intégration.

L'auberge située à une altitude de 1422 mètres permettra d'héberger 100 à 150 migrants. Mais la question de lieux éloignés des centres urbains se pose, à Neuchâtel comme dans les autres cantons. Dans le canton de Vaud notamment, le recours à la caserne des Rochats, ouverte aux requérants en mai 2014, avait donné lieu à des interrogations similaires.

Mais ces lieux éloignés de la population et des services de proximité répondent à l'urgence de la situation, explique le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de la Migration, Jean-Nath Karakash. "Dans les centres urbains, vous n'allez pas trouver une structure vide de 100 à 150 places d'accueil qui vous permet de vous installer rapidement dans des conditions comme celles qu'on a à Tête-de-Ran", constate-t-il.      

On n'est pas à côté d'une localité, mais on n'est pas non plus à des années-lumière de toute civilisation

Jean-Nath Karakash, conseiller d'Etat neuchâtelois

Le conseiller d'Etat rejette d'ailleurs l'idée d'isolement total: "On n'est pas à côté d'une localité, mais on n'est pas non plus à des années-lumière de toute civilisation. On est sur un site qui reste accessible à pied depuis les points d'accès aux transports publics."

Difficultés supplémentaires d'intégration

Pour Christophe Tafelmacher, membre de SOS Asile Vaud et du comité de Vivre Ensemble, cet isolement ajoute une ribambelle de problèmes aux requérants et notamment des difficultés par rapport à l'accès aux conseils juridiques. "Ces gens sont en procédure d'asile et auraient donc besoin d'être soutenus juridiquement, ce qui est compliqué lorsque les transports sont rares, lorsqu'on doit revenir à une certaine heure par rapport à des permanences qui sont le soir", explique-t-il.

Il y a aussi un problème d'éloignement par rapport à la population, note Christophe Tafelmacher. "Cela pose des difficultés d'intégration. Et finalement, ce à quoi les gens peuvent avoir accès n'est juste pas comparable avec ce qui serait possible en étant ne serait-ce que dans la périphérie d'une agglomération."

Sur le site de Tête-de-Ran, les autorités ont assuré chercher des solutions pour le transport et invitent les volontaires à s'investir dans l'accueil des nouveaux venus.

Coraline Pauchard/oang

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