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"La solution de deux hôpitaux dans le canton de Neuchâtel est irréalisable"

Pauline de Vos Bolay ne sera pas reconduite par le Gouvernement jurassien à la tête du HJU. [Keystone - Laurent Gilliéron]
L'invité de la rédaction - Pauline de Vos Bolay / Le Journal du matin / 13 min. / le 3 juin 2016
La solution du maintien de deux hôpitaux dans le canton de Neuchâtel est "irréalisable", a soutenu vendredi sur les ondes de la RTS Pauline de Vos Bolay, présidente du conseil d'administration de l'Hôpital neuchâtelois.

Alors que l'initiative en faveur de l'hôpital de La Chaux-de-Fonds a abouti jeudi, la concentration des soins est une nécessité, en particulier dans les régions périphériques, estime Pauline de Vos Bolay. "Proximité ne rime pas avec qualité!", explique-t-elle.

>> Lire aussi : L'initiative pour sauver l'hôpital de La Chaux-de-Fonds aboutira

La présidente du conseil d'administration de l'Hôpital neuchâtelois soutient la solution d'un hôpital cantonal unique offrant une qualité des soins maximale, car la médecine a évolué du point de vue technique, mais également en matière de formation. "Nous n'avons désormais plus de médecins généralistes qui peuvent prendre en charge une grande palette de prestations, nos médecins sont de plus en plus spécialisés", affirme-t-elle.

"Un hôpital public doit accueillir tous les patients 24 heures sur 24 et offrir une qualité des soins maximale sans avoir à faire référence à un site hospitalier hors du canton", ajoute-t-elle.

Une pression "extrêmement forte"

"La pression sur l'efficience est extrêmement forte", constate Pauline de Vos Bolay. Selon elle, la révision de la LAMal en 2012 a constitué un point de rupture, introduisant des forfaits par cas, rémunérés en fonction du volume par les cantons et les assureurs.

La concurrence est ainsi devenue forte entre les hôpitaux publics, ainsi qu'entre hôpitaux publics et privés. "J'ai presque envie de dire qu'on s'arrache les patients", explique la responsable. Les hôpitaux doivent donc se poser la question de la complémentarité et des alliances à clarifier.

Pauline de Vos Bolay estime également que les hôpitaux publics et les cliniques privées ne jouent pas "à armes égales", notamment en matière de lois et règlements. "Il faudrait re-réfléchir la convention collective de travail (CCT) et la négocier avec les partenaires syndicaux", ajoute-t-elle.

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Une caisse cantonale publique "problématique"

Alors que la Fédération romande des consommateurs (FRC) lance une nouvelle initiative populaire en faveur d'une caisse cantonale publique d'assurance maladie, Pauline de Vos Bolay juge cette solution "problématique". "Une caisse publique sur le plan fédéral aurait été intéressante", estime cependant la présidente du conseil d'administration de l'Hôpital neuchâtelois.

"Pour stabiliser les coûts de la santé, il faut sortir d'un esprit hospitalo-centriste", explique-t-elle, et notamment travailler avec les offres de soins à domicile. "L'avenir de la médecine, ce n'est pas uniquement le bloc opératoire".