En proposant cette harmonisation, le gouvernement entend augmenter la compétitivité de la région par rapport aux autres cantons. Un "auto-goal", selon les syndicats, qui dénoncent l'absence d'une harmonisation des salaires, seul vrai facteur d'attractivité. Ils promettent une mobilisation de grande ampleur si l'Etat ne revient pas sur sa décision.
"Cette nouvelle grille va un bout dans le sens des syndicats, mais nous n'avons bien sûr pas pu honorer toutes les revendications parce que financièrement nous ne pouvons pas le faire", relève Monika Maire-Hefti, cheffe du département de l'Education et de la famille. "Le Conseil d'Etat est ferme sur le fait que les négociations doivent continuer, nous devons continuer d'améliorer les conditions de travail de l'ensemble de la fonction publique."
Selon les syndicats de la fonction publique, avec cette nouvelle politique, tous les fonctionnaires verront leurs perspectives salariales réduites, sauf les cadres dirigeants. "Je n'ai pas la sensation que le canton de Neuchâtel ait des difficultés à recruter ses hauts cadres, il n'y a aucune place vacante", relève Patrick Siron, président du syndicat de la police neuchâteloise.
"Facteurs tous négatifs pour Neuchâtel"
Selon Pierre Graber, à la tête du Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois, cette injustice salariale risque de provoquer un exode massif dans les autres cantons. "Non seulement le salaire sera largement en dessous des autres, mais, en plus, les horaires hebdomadaires sont plus lourds dans le canton de Neuchâtel. L'âge de la retraite y est plus élevé et le taux d'encadrement est le plus élevé de Suisse." Et de conclure "On a vraiment une multitude de facteurs qui sont tous négatifs pour le canton de Neuchâtel."
Coraline Pauchard/lgr