Le canton de Neuchâtel fait face à des perspectives budgétaires inquiétantes, voire catastrophiques. L'évaluation intermédiaire des comptes fait état d'un recul des rentrées fiscales, surtout au niveau des entreprises, de près de 36 millions de francs. À cela s'ajoute une hausse des charges dans les domaines des prestations hospitalières, des assurances maladie et de l'asile.
C'est une mauvaise nouvelle pour le canton, d'autant plus que l'état des finances ne va pas s'améliorer, puisque la situation conjoncturelle continue à plomber les perspectives économiques de Neuchâtel.
Frein à l'endettement non respecté
Le frein à l'endettement de l'Etat, qui prévoit un équilibre entre les recettes et les charges, ne sera pas respecté. Une première depuis l'introduction de ce mécanisme voté en 2005 par les Neuchâtelois.
"La situation est grave", souligne le Conseil d'Etat, qui présentera un nouveau plan d'économies pour accompagner le budget 2017. Des économies qui s'annoncent drastiques, puisqu'au recul des rentrées fiscales s'ajoutera également une baisse de plusieurs dizaines de millions issus de la péréquation financière nationale.
"La réforme fiscale pour les entreprises reste justifiée"
Le canton paierait-il les conséquences de sa réforme fiscale, soit l'abaissement du taux pour les entreprises? Non, a répondu le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge des Finances Laurent Kurth dans l'émission Forum: "Je crois que c'est un faux débat... Lorsqu'une entreprise ne fait pas de bénéfice, on peut lui imposer le taux d'imposition que l'on veut, ça fait un revenu zéro pour l'Etat. L'année 2015- qui a été bouclée au mois d'avril - a déjà été une année difficile sur le plan des recettes fiscales. Elle correspond aux meilleures années d'avant la réforme, donc (la réforme fiscale pour les entreprise) reste justifiée à mes yeux".
Nous devons engager des réformes à long terme au lieu de s'invectiver sur les prestations de l'Etat
Neuchâtel souffre d'un problème structurel, a toutefois concédé Laurent Kurth: "Le canton souffre d'une faiblesse de son économie, de sa structure démographique et de ses structures sociales globalement. Ce sont donc des réformes de long terme que nous devons engager plutôt que de s'invectiver sur les prestations de l'Etat alors que celles-ci sont globalement inférieures à la moyenne de celles des cantons suisses".
Démission du chef de service des Finances
Le Conseil d'Etat a également indiqué, dans un communiqué séparé, la démission de son chef de service des Finances. Nicolas Gigandet mettra en effet un terme à sa carrière le 30 novembre prochain.
Coraline Pauchard/hend