Le canton de Neuchâtel fait face à plusieurs difficultés financières. Sur le plan des prestations publiques par exemple, les contribuables neuchâtelois paient 300 millions de francs de plus en comparaison nationale. Par ailleurs, l'évaluation intermédiaire des comptes 2016 du canton présente un déficit de 74 millions de francs, soit 60 millions de plus que prévoyait initialement le budget.
Le canton a-t-il les moyens de redresser seul la barre? "C'est une question difficile. Ce canton a été riche pendant les Trente Glorieuses, en partie grâce à son industrie horlogère. Et, tout à coup, il a connu une déconvenue dans les années 1970. Comme souvent lorsque les riches ne le sont plus, le canton a eu de la peine à imaginer sa nouvelle situation (...) Il court aujourd'hui après une certaine splendeur perdue", analyse l'ancien ministre neuchâtelois en charge des Finances Jean Studer.
Conservatisme, régionalisme, clientélisme
Pour l'ex-conseiller d'Etat, le rétablissement financier de son canton est compromis par le "conservatisme", à savoir un manque de vision pour l'avenir: "(Auparavant) la richesse était équitablement répartie entre toutes les parties du canton. Or, cette richesse n'est plus présente, ce qui renforce les conservatismes. Ce n'est pas une notion partisane que je mentionne ici, mais une difficulté à voir le canton non pas comme il était, mais comme il est, ou plutôt comme il devrait être", explique jean Studer.
Le régionalisme et le clientélisme constituent également une difficulté, précise-t-il: "L'appareil étatique, c'est-à-dire toutes les entités subventionnées, trouvent de nombreux relais au sein du Parlement, à gauche ou à droite, pour défendre leur pré carré. Tout ceci rend difficile le redressement financier".
Il se dit pourtant optimiste pour le futur: "Neuchâtel offre une très haute qualité de vie, en termes de disponibilités et de proximité. Je vois un bel avenir pour le canton... Même si cela lui prendra plus de temps que d'autres, je suis sûr qu'il trouvera la place qu'il mérite".
hend
La problématique des stagiaires a persisté dans le canton en 2015
La Commission tripartite neuchâteloise chargée de l'observation du marché du travail (Ctrip), présidée par Jean Studer, a constaté un nombre de cas de sous-enchère salariale à peu près stable en 2015. Elle a épinglé 15 entreprises représentant 26 employés.
Par contre, la problématique des stagiaires déjà relevée en 2014 est restée vive l'an dernier. Les entreprises publiques et privées sont toujours plus nombreuses à recourir à des stagiaires et en profitent pour verser des rémunérations inférieures aux salaires usuels. Afin d'éviter les abus, la Ctrip a désormais établi une liste de critères stricts pour différencier un stage d'un emploi ordinaire.