Le processus a été compliqué, les discussions se sont intensifiées ces dernières semaines pour éviter le pire. Car si l'accord a été signé en juin dernier, encore fallait-il le ratifier.
L'un des partenaires, le Syndicat des services publics neuchâtelois (SSP), avait en effet dénoncé une péjoration trop dure des conditions de travail, sans réelles améliorations salariales.
Ce refus avait d'ailleurs irrité le reste des intervenants, représentants des employés et des employeurs confondus, qui avaient tous accepté le compromis.
Application dans deux mois
Pour tomber d'accord, les partenaires ont accepté l'instauration d'une progression salariale plus conséquente, mais sur le long terme. En ce sens, le SSP a fait un petit pas en direction des patrons. Il a accepté le texte tel quel, mais a exigé une nouvelle augmentation des salaires avant 2020.
En contrepartie, le temps de travail hebdomadaire sera augmenté d'une heure et les indemnités perçues lors des week-ends et des jours fériés seront diminuées.
Ces économies sont jugées non négligeables par les employeurs, qui parlent désormais d'une convention collective de travail applicable. Cette dernière entrera en vigueur dans deux mois.
Coraline Pauchard/lgr
Fracture entre le secteur privé et public de la santé
Le processus a été compliqué, car miné par plusieurs traumatismes, dont l'affaire qui avait bousculé la clinique privée de la Providence en 2012. Celle-ci avait renoncé à appliquer la convention, l'estimant trop généreuse.
Un bras de fer entre les employés, soutenus par le SSP, et l'employeur s'était alors engagé, provocant grèves, licenciements et attaques en justice. Cet événement a marqué le début d'une fracture entre le secteur privé et public de la santé dans le canton.
Aujourd'hui rachetée par le groupe Genolier, la Providence continue d'exercer dans le canton sans appliquer la convention. Elle aurait pu participer aux négociations sur le texte ratifié jeudi, mais les autres partenaires sociaux ont refusé sa présence si elle n’appliquait pas l’accord au préalable.