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L'oeuvre d'art en forme de palmier ne pourra pas être construite à Gorgier

Une image de synthèse simulant la hauteur du palmier, juste à côté de la cour de la prison de Gorgier.
Interview de l'artiste Christian Gonzenbach par Sophie Iselin / RTSCulture / 3 min. / le 24 octobre 2016
Le palmier qui était prévu à la prison de Gorgier (NE), et qui faisait polémique, n'a pas obtenu le permis de construire. Le Conseil communal a refusé de délivrer une autorisation pour l'oeuvre d'art. Selon nos informations, la décision de la commune sera contestée devant le conseil d'Etat par les instigateurs du projet.

Du haut de ses 18 mètres, le palmier contrevient à la norme de 8,5 mètres fixée dans la zone concernée.

Cette construction ne tient pas compte de l'environnement bâti, estime l'exécutif. Elle dépasse largement la hauteur de la prison et des bâtiments proches, et elle a un impact visuel considérable depuis la majorité du territoire communal.

Le Conseil communal juge qu'il n'est pas justifié de sacrifier une parcelle située en zone résidentielle pour y implanter une oeuvre d'art. S'y ajoutent aussi des craintes liées au bruit que le palmier pourrait causer en cas de vent.

Offrir une forme d'évasion

L'oeuvre avait été commandée par le canton pour l'Etablissement d'exécution des peines de Bellevue. Elle a été conçue par l'artiste plasticien genevois Christian Gonzenbach et elle aurait dû faire planer un esprit de liberté devant la prison Gorgier.

Une ambition artistique cassée par le Conseil Communal, qui voit dans cette oeuvre une sculpture démesurée et superflue. les arguments ne surprennent pas l'artiste.

Je pense que l'on oublie parfois la chance que l'on a de se déplacer librement, surtout en ces temps où il y a des gens qui n'ont pas cette possibilité et qui essaye de dépasser les frontières. (L'idée de l'oeuvre) c'est d'affirmer: ceci est une terre de liberté.

Christian Gonzenbach

Pour des raisons de sécurité, le palmier devait être installé hors des murs d'enceinte de l'établissement. Mais sa hauteur lui permettait d'être vu depuis la cour, pour offrir aux prisonniers une forme d'évasion par l'esprit et la contemplation. Pourtant, elle est devenue le signe de la crispation que suscite cette oeuvre, devenue, avant même d'être construite, le symbole des tensions entre les habitants de Gorgier et leur institution pénitencière.

ats/sbad/Sophie Iselin

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Critiques et pétition

Ce projet coûtant quelque 100'000 francs avait provoqué de vives critiques dans le monde politique et la population neuchâteloise. Il avait aussi suscité 52 oppositions et une pétition hostile de 550 signatures.
Selon nos informations, la décision de la commune sera contestée devant le conseil d'Etat par les instigateurs du projet.