Du haut de ses 18 mètres, le palmier contrevient à la norme de 8,5 mètres fixée dans la zone concernée.
Cette construction ne tient pas compte de l'environnement bâti, estime l'exécutif. Elle dépasse largement la hauteur de la prison et des bâtiments proches, et elle a un impact visuel considérable depuis la majorité du territoire communal.
Le Conseil communal juge qu'il n'est pas justifié de sacrifier une parcelle située en zone résidentielle pour y implanter une oeuvre d'art. S'y ajoutent aussi des craintes liées au bruit que le palmier pourrait causer en cas de vent.
Offrir une forme d'évasion
L'oeuvre avait été commandée par le canton pour l'Etablissement d'exécution des peines de Bellevue. Elle a été conçue par l'artiste plasticien genevois Christian Gonzenbach et elle aurait dû faire planer un esprit de liberté devant la prison Gorgier.
Une ambition artistique cassée par le Conseil Communal, qui voit dans cette oeuvre une sculpture démesurée et superflue. les arguments ne surprennent pas l'artiste.
Je pense que l'on oublie parfois la chance que l'on a de se déplacer librement, surtout en ces temps où il y a des gens qui n'ont pas cette possibilité et qui essaye de dépasser les frontières. (L'idée de l'oeuvre) c'est d'affirmer: ceci est une terre de liberté.
Pour des raisons de sécurité, le palmier devait être installé hors des murs d'enceinte de l'établissement. Mais sa hauteur lui permettait d'être vu depuis la cour, pour offrir aux prisonniers une forme d'évasion par l'esprit et la contemplation. Pourtant, elle est devenue le signe de la crispation que suscite cette oeuvre, devenue, avant même d'être construite, le symbole des tensions entre les habitants de Gorgier et leur institution pénitencière.
ats/sbad/Sophie Iselin
Critiques et pétition
Ce projet coûtant quelque 100'000 francs avait provoqué de vives critiques dans le monde politique et la population neuchâteloise. Il avait aussi suscité 52 oppositions et une pétition hostile de 550 signatures.
Selon nos informations, la décision de la commune sera contestée devant le conseil d'Etat par les instigateurs du projet.