Dans un communiqué de deux pages, le gouvernement constate que le canton est fortement touché par la dégradation économique et précise que les marges bénéficiaires ont fondu dans l'industrie. Il invite toutes les composantes de la société à participer aux efforts pour éviter "l'enlisement durable d'une crise sociale".
Le programme d'assainissement des finances publiques et des réformes en cours est vivement contesté: grèves à répétition des enseignants ou manifestation contre la politique d'austérité annoncée samedi à La Chaux-de-Fonds.
Le gouvernement insiste sur les conditions de travail
Le Conseil d'Etat - critiqué par son propre électorat - dit comprendre les inquiétudes. Mais selon lui, le canton de Neuchâtel "doit se repenser, adapter ses structures et ses prestations à la réalité de ses moyens".
Il appelle donc les "forces constructives" à oeuvrer à une amélioration de la situation, faute de quoi l'enlisement guette, et ne fera que des perdants. Pour éviter le blocage, le gouvernement propose de recevoir syndicats et responsables des partis politiques la semaine prochaine.
Fidèle à son credo, l'exécutif rappelle aux enseignants que l'amélioration des conditions de travail est sa priorité, davantage que les perspectives individuelles de progression salariale. C'est pourtant la nouvelle grille salariale qui constitue la pierre d'achoppement.
Les syndicats défendent la grille salariale
"On a toujours séparé les conditions de travail - que l'on considère comme un grand problème auquel il faut s'atteler - et la grille salariale", confirme Marie Guinand, coprésidente de la section "enseignants" du Syndicat des services publics (SSP), interrogée dans Le 12h30.
"La grille salariale est quelque chose de pérenne qui va toucher les jeunes enseignants qui ne sont pas en haut de leurs échelons, alors que les conditions de travail devraient se négocier tout au long d'une législature, ce qui a été très difficile ces dernières années", relève-t-elle.
Pour la syndicaliste, les enseignants ont largement participé aux efforts d'économies ces 20 dernières années. "On a tout de même les moins bons salaires du pays et l'école qui coûte le moins cher de Suisse, selon le rapport BAK Basel. Je crois que ce n'est pas là qu'il faut taper", affirme-t-elle.
Roger Guignard/lgr