Le Conseil communal a cependant réussi à réduire la perte à cinq millions de francs après avoir puisé dans la réserve de politique conjoncturelle. Mais il tire la sonnette d'alarme: sans une remise en question du système cantonal tout entier, la ville neuchâteloise va droit dans le mur.
Avec 14 millions de pertes entre 2014 et 2017, 21 millions depuis 2012, la chute des recettes fiscales dans la Cité horlogère questionne. Et si la mauvaise conjoncture économique explique en partie la morosité des chiffres dans une région industrielle dépendante de l'exportation, ce n'est pas la seule cause des difficultés chaux-de-fonnières.
Reproches à l'Etat de Neuchâtel
"Malheureusement on constate qu'il y a un autre problème, de structure, de report de charges sur les villes, notamment en matière de parascolaire, préscolaire, de services sociaux", souligne la présidente de La Chaux-de-Fonds Sylvia Morel. Responsable des Finances, elle rappelle également que les réformes cantonales ont fait perdre huit millions de francs à la ville entre 2014 et 2017. L'Etat n'a pas essayé de savoir ce que serait l'impact sur les communes, "il a fait des analyses globales et finalement, les résultats sont franchement déconcertants."
Et les prochaines réformes, notamment sur l'impôt des frontaliers, risquent d'aggraver les choses. "Si on n'arrive pas à réorganiser les flux financiers dans le canton, à corriger les distorsions qui existent, cela signifie qu'à relativement court terme - cinq ans - le problème de La Chaux-de-Fonds deviendra un problème cantonal", souligne le conseiller communal Théo Huguenin-Elie.
Vers une augmentation des impôts
Pour limiter les dégâts, le Conseil communal a restructuré ses services et propose d'augmenter les impôts de trois points en attendant des jours meilleurs. Le budget 2017 devra passer la rampe du Conseil général le 13 décembre.
Coraline Pauchard/oang