Les arguments des initiants étaient organisés autour d'un rejet en règle du projet du Conseil d'Etat, qui souhaite centraliser les soins aigus à Neuchâtel et la réadaptation à La Chaux-de-Fonds.
Le ton était ferme et les critiques piquantes à l'encontre du projet du gouvernement neuchâtelois. Le canton a les yeux plus gros que le ventre et court à sa perte, a déclaré en substance le comité interpartis.
Projet jugé trop onéreux
Selon les initiants, centraliser la majorité des prestations hospitalières dans le bas du canton est bien trop onéreux - des investissements à hauteur de 240 millions de francs sont prévus - et risque d'encombrer durablement des services trop petits pour accueillir l'ensemble de la population.
A cela s'ajoute un impact économique réel. Pour les initiants, soutenus par les autorités communales du Locle et de La Chaux-de-Fonds, supprimer l'hôpital dans les Montagnes aura l'effet d'une bombe. Impossible en effet de recruter des entreprises sans une couverture sanitaire digne de ce nom.
Sécurité sanitaire du canton en question
Mais l'agacement atteint son paroxysme sur la méthode. Le projet du Conseil d'Etat ne répond pas aux questions des communes du haut du canton et accélère le mouvement, ont souligné les initiants. L'urgence de la votation sur l'avenir de l'hôpital n'est selon eux pas justifiée.
En bref, "Gardons deux hôpitaux complémentaires et autonomes pour se donner le temps de la réflexion", préconisent les membres du comité, pour qui il en va de la sécurité sanitaire mais aussi de cohésion du canton.
Soins aigus à Neuchâtel, réadaptation à La Chaux-de-Fonds
Pour rappel, les Neuchâtelois voteront le 12 février sur la réorganisation spatiale d'Hôpital neuchâtelois (HNE) proposée par le Conseil d'Etat et adoptée en contre-projet à l'initiative pour deux établissements autonomes.
Pour le gouvernement, le nouveau départ de HNE passe par une centralisation des soins aigus sur un seul site à Neuchâtel, et la création d'un site de réadaptation dans un nouveau bâtiment à construire dans les Montagnes. S'y ajoutent trois policliniques dans les régions: Montagnes, Neuchâtel, Val-de-Travers.
Dans le canton, les groupes politiques sont divisés, notamment sur les dispositions financières.
Coraline Pauchard/kkub