Ces praticiens ont décidé de prendre la parole mercredi suite à certains propos tenus contre la centralisation des soins aigus sur le Littoral. Jugée risquée et mal ficelée par ses opposants, cette réforme est combattue par une initiative pour le maintien de deux hôpitaux de soins aigus dans le canton.
Guerre des chiffres et des mots
La réaction des médecins met en évidence un fort durcissement du débat. Il s'agit d'une guerre des chiffres mais aussi des mots, qui illustre une crispation de plus en plus marquée des deux côtés de la campagne. Conséquence, les communiqués se multiplient: mercredi, la Société neuchâteloise de médecine et les médecins de famille et de l'enfance du canton se sont déclarés "choqués" par la tournure des débats. Ouvertement en faveur d'une centralisation des soins, les deux organismes s'emploient, dans leur texte, à torpiller les déclarations de certains initiants.
Cette réaction est relayée par les médecins cadres de l'Hôpital neuchâtelois, qui vont même plus loin puisque l'un d'eux a déposé une plainte pénale contre le docteur Jean-Emmanuel Lalive, membre du comité d'initiative "Pour deux hôpitaux sûrs et autonomes". L'urologue chaux-de-fonnier a remis en question, sur Facebook, la gouvernance et les méthodes de recrutement de l'HNE.
Des médecins dans les deux camps
Le débat démocratique semble de plus en plus miné. A tel point que le Conseil d'Etat, comme les exécutifs du Locle et de la Chaux-de-Fonds, en appellent aujourd'hui au calme ainsi qu'au respect des règles du débat et de l'opinion des autres. Mais la fracture demeure: les médecins en faveur de l'initiative dénoncent une dialectique toujours plus menaçante de la part de l'HNE et des promesses qualifiées d'utopiques. Les spécialistes en faveur de la centralisation, eux, pointent du doigt des informations jugées erronées de la part des initiants.
Et ces prises de positions s'installent jusque dans certains cabinets médicaux, sur les tables des salles d'attente. Chaque spécialiste est libre de donner son opinion, mais cette implication n'est pas négligeable dans le débat hospitalier et peut parfois prêter à confusion, tant les points-de-vue sont divisés.
Coraline Pauchard/oang