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"La Chaux-de-Fonds doit réinventer sa place avec ses moyens d'aujourd’hui"

L'ancien conseiller d'Etat neuchâtelois Jean Studer, en février 2017. [RTS]
"La Chaux-de-Fonds doit réinventer sa place avec ses moyens d'aujourd'hui" / Info en vidéos / 1 min. / le 19 février 2017
Jean Studer, ancien conseiller d’Etat neuchâtelois, revient une semaine après le vote sur la stratégie hospitalière (HNE) sur les racines de la crise identitaire que traverse le canton et livre des pistes pour l'avenir.

Pour le président du conseil de surveillance de la Banque nationale suisse (BNS), cette votation est "l’expression d’une crainte identitaire", et non une décision de politique sanitaire. La Chaux-de-Fonds et Le Locle ont tout simplement voulu dire "je veux vivre", selon Jean Studer, invité de Forum dimanche.

Pour lui, il est d’ailleurs parfaitement compréhensible lorsqu'on remet ces villes des Montagnes dans leur contexte historique. La Chaux-de-Fonds en particulier, "cette capitale mondiale de l’horlogerie", qui a vu naître Le Corbusier et Louis Chevrolet notamment, a connu un essor faramineux entre le XIXe et le XXe siècles. Riche et prospère, elle s’était dotée d’infrastructures dans tous les domaines, culturel, social et sportif.

C'était ça, La Chaux-de-Fonds!

Jean Studer, ancien conseiller d'Etat neuchâtelois

"C’était ça, La Chaux-de-Fonds; une ville qui pouvait se permettre de caracoler en tête du championnat de hockey sur glace et de football en même temps!" Mais la crise horlogère des années 1970 a brisé ce destin. Par la dislocation du tissu horloger dont elle était quasi totalement dépendante, la ville qui reste encore aujourd’hui la première du canton, a vu disparaître ce qui faisait sa grandeur.

A cela vient s’ajouter le problème de la mobilité, souligne l’avocat et ancien conseiller d’Etat en charges des Finances, dont souffrent particulièrement les lieux "un peu à l’écart".

"Clairement, La Chaux-de-Fonds n’a plus les moyens aujourd’hui d’assurer les mêmes prestations, et les regroupements qui avaient été voulus dans le domaine médical, le seront sûrement aussi dans les domaines social et culturel."

La question identitaire est sûrement plus aiguë à Neuchâtel qu’ailleurs

Jean Studer, ancien conseiller d'Etat neuchâtelois

Pour autant, Jean Studer croit dans le destin commun des deux pôles forts de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds. "Nous partageons un patrimoine commun qui dépasse largement la torrée!"

Ce n’est qu'en unissant ses forces que le canton pourra d'ailleurs concurrencer d’autres pôles forts, lui qui est également périphérique à l’échelle de la Suisse. Jean Studer croit aussi en la volonté sincère des gens de vivre ensemble.

Une initiative de partition du canton serait balayée à plus de 80-90%

Jean Studer, ancien conseiller d'Etat neuchâtelois

Jean Studer a conscience néanmoins que ce sera difficile de lutter contre la tendance régionaliste. Une prochaine échéance centralisatrice, la création d’un hôtel judiciaire à La Chaux-de-Fonds, est d’ailleurs attaquée par un référendum émanant cette fois de Neuchâtel.

>> Lire : Le référendum contre l'hôtel judiciaire à La Chaux-de-Fonds a abouti

Mais des avancées ont tout de même pu être réalisées. Et Jean Studer de citer la police désormais unique pour tout le canton, la réduction du nombre de communes et la rationalisation des sites soins, passés de sept à deux en 30 ans.

>> Lire aussi : L'état de délabrement de l'hôpital de La Chaux-de-Fonds inquiète

Laetitia Guinand/gax

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